Coely : "Je me suis reconstruite à la fois comme femme et comme artiste"

Sortie d’une grosse dépression, la rappeuse belge d’origine congolaise signe un retour en force avec “Alive”.

Coely
© Matías Batallé

Ma meilleure amie est la petite voix qui me parle au fond de moi”, chante Coely sur Kaos, chanson thérapeutique extraite de son nouvel album “Alive”. Cette “petite voix” a beaucoup résonné ces dernières années dans la tête de l’artiste belge d’origine congolaise. Après le succès de son acte fondateur, “Different Waters” en 2018, synonyme de reconnaissance, de récompenses (Mia’s, disque d’or), d’une tournée euphorique mais aussi de beaucoup de tourments intérieurs, Coely Mbueno, 29 ans, avoue avoir traversé un véritable tourbillon émotionnel.

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Dans le désordre, j’ai connu une très grosse dépression, j’ai déménagé d’Anvers à Dendermonde, je me suis mariée, j’ai eu un enfant et je me suis reconstruite à la fois comme femme et comme artiste. La meilleure décision que j’ai prise est d’avoir cherché de l’aide extérieure. Je ne vais pas le cacher, je suis toujours suivie par une psychologue, mais je vais beaucoup mieux. J’arrête de me poser des questions et d’avancer en zigzag. Je fais davantage confiance en mon intuition.” “Alive” (“En vie”), son deuxième album, parle de cette reconquête de soi. “C’est un disque qui me ressemble. J’y mets toutes mes influences musicales, mes envies de faire la fête et aussi mes pensées sombres. Sur “Different Waters”, je me cherchais encore. Tout est plus assumé ici.” Coely a aussi trouvé son équilibre vocal, en trouvant sa place quelque part entre chant à haute valeur soul ajoutée et flow rappé. Tout en malaxant hip-hop (False Gods), RnB conquérant (Alive, Mayor) et fragilité pop (le déchirant Kaos, la ballade piano/voix Run Away), Coely affirme ses racines afro sans aucun militantisme. “Il y avait beaucoup de musique à la maison. Ma mère était directrice d’une chorale d’église. Elle m’emmenait avec elle pour chanter. On trouve des influences gospel dans ma musique, mais aussi des trucs old school que j’ai découverts à l’adolescence sur MTV avec des artistes qui avaient ma couleur de peau: Lauryn Hill, Michael Jackson, Snoop Dogg… Sans oublier les sons africains. False Gods contient ainsi un sample d’un rappeur congolais, je chante en lingala sur Fruit Of Bantu et il y a des rythmiques de rumba congolaise dans Nightcall. Mais je ne veux pas mettre ça en avant pour qu’on dise: “Coely, elle a mis une chanson congolaise dans son disque”. C’est plus sutbtil.

Le 24/6, Couleur Café.
Le 15/7, Dour Festival.

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