
Pourquoi certaines musiques nous rendent si nostalgiques

À 20 ans, un petit pull jaune jeté sur les épaules, ils dansaient sur I Just Can’t Get Enough de Depeche Mode. Ils ont étudié le droit et rêvé d’épouser une fille qui ressemblerait à Kim Basinger dans 9 semaines ½. Ils se sont mariés, ont fait des enfants et divorcé. Aujourd’hui, ils rêvent de la retraite, certains ne sortent jamais sans leur plaquette d’anxiolytiques, mais le nouveau disque de Depeche Mode, ils ne le rateraient pour rien au monde. Surtout celui-ci, le premier enregistré sans Andrew Fletcher dont la mort, l’année dernière, a ravivé le souvenir d’une jeunesse qui, malgré tout, leur fait encore du bien.
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À 20 ans, vêtus de fripes noires, les yeux chargés de khôl, ils se rassemblaient dans la rue des Pierres, à l’entrée de l’Ancienne Belgique, les soirs où Siouxsie conduisait le sabbat. Ils étaient étudiants à l’Académie, à l’ERG ou à l’IAD, ils lisaient les écrivains décadents - Huysmans, Cocteau ou Les souffrances du jeune Werther qu’ils considéraient comme un des leurs. Aujourd’hui, ils possèdent tous les Amélie Nothomb en poches et ont parfois du mal à joindre les deux bouts, mais les 48 euros pour assister au retour de Siouxsie, ils les ont trouvés. D’autant que le concert se passe à la maison - à l’AB qui annonce “une soirée événement qui promet son lot d’émotions fortes”. Le 3 mai prochain, les plus téméraires tenteront le tee-shirt à l’effigie de la chanteuse et, contre les bourrelets, se diront qu’on n’a qu’une vie…