
Henri Lœvenbruck : "Je me suis inspiré de cette île pour créer Blackmore"

Votre nouveau roman raconte une histoire de mystères sur une île coupée du monde. Quelle est la météo idéale pour lire votre livre?
(Rire.) La pluie. Il faut qu’il pleuve et, si possible, être au bord de la mer. Si vous n’avez pas les moyens d’être au bord de la mer, prenez un casque et diffusez des bruitages de flux et de reflux des vagues. C’est marrant que vous me posiez cette question car, depuis vingt ans, j’ai une idée de titre de roman sans trop savoir ce que sera le roman. J’ai envie d’écrire un roman qui s’appellerait Le bruit de la pluie sur la tôle ondulée…
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Qui fait référence à quoi?
Quand j’étais gamin et qu’il pleuvait c’est le bruit que j’entendais dans ma chambre chez mes grands-parents. J’adorais ce bruit de la pluie - clac-clac-clac-clac - sur le toit en tôle à côté de ma chambre…
Pour se mettre dans l’ambiance du livre, quelle musique faut-il écouter?
Les musiques que je cite dans le livre, les chanteurs et les chanteuses des années 20, mais aussi le jazz des années 20 ou de la musique classique.
Sur quelle île aimeriez-vous vivre?
Aurigny, l’île dont je me suis inspiré pour créer Blackmore. C’est la plus petite des îles anglo-normandes, il y a mille personnes dessus…
C’est là que vous allez acheter une maison avec l’argent de vos droits d’auteur…
J’aimerais bien, mais c’est compliqué. Ils se méfient beaucoup du côté “paradis fiscal”, notamment à Jersey… Ils ne laissent pas n’importe qui acheter des maisons…
C’est cher?
C’est assez cher, oui. Mais avant d’acheter à Aurigny, il faudrait y aller plusieurs fois, pour voir si je suis accepté. Il y a même un salon du livre, je devrais demander à mon attachée de presse de m’envoyer au salon du livre d’Aurigny, une bonne façon de sympathiser avec les agents immobiliers…
À quoi correspond ce tatouage sur votre main gauche?
C’est le logo des orgues Hammond, mon instrument fétiche.
Et vos autres tatouages…
J’en ai plein… Là, c’est une hélice d’avion… (Il remonte la manche de sa chemise.) Là, j’ai mes héros de BD favoris: Corto Maltese et Blueberry. Là, j’ai aussi Groucho Marx…
Vous êtes biker. C’est quoi l’esprit de la communauté des bikers?
La solitude à plusieurs. Il y a un petit côté tribal, un peu comme les loups. C’est très fraternel…
Vous faites partie d’un club de motards?
Oui, les Spitfire, comme l’avion. D’où le tatouage de l’hélice…
Vous avez un rite d’initiation?
Oui.
Lequel?
Ah, ça je ne peux pas vous le dire, mais il est lié à l’aviation. Même nos impétrants ne le connaissent pas puisqu’ils le découvrent le jour de leur initiation. Notre slogan, c’est “A flying crew on motorcycle”, l’équipage volant à moto…
C’est une épreuve violente?
Non. On n’est pas dans le bizutage, mais dans la fraternité et donc ça reste un souvenir extraordinaire.
Il y a des femmes dans ce club?
Non.
Pourquoi?
Parce que les couples dans un club, le jour où ils se séparent, c’est l’enfer…
Les disparus de Blackmore, XO Éditons, 519 p.