

Cette dernière accusait l’auteur de révéler les détails de ce que lui a fait subir l’ancien présentateur télé. En effet, la plaignante ne les avait jamais rendu publics et Romain Verley a récupéré son témoignage dans les extraits de son audition de police en mars 2021.
Elle demandait donc que la parution du livre soit conditionnée à la suppression de son récit « pour protéger sa vie privée et son entourage familial et professionnel ». La justice a donné raison à l’éditeur Fayard.
Une dizaine de femmes reproche à Romain Verley d’avoir raconté leur histoire sans leur accord : « Vous vous êtes autorisé à relater nos histoires d’humiliations les plus intimes que certaines d’entre nous avaient choisi de réserver à la justice. Vous n’avez pas respecté notre volonté, rajoutant une nouvelle couche de violence à la violence », ont-elles écrit dans un mail destiné à l’auteur, consulté par Le Parisien. Selon elle, cette pratique « incite les femmes à se taire ».
« Nous sommes pourtant nombreuses à avoir confié à vos confrères et consœurs les viols et les agressions que nous avons subis. Il était inutile de forcer celles qui redoutaient l’impact du récit détaillé de leur viol sur leurs proches, leurs compagnons ou leurs enfants. Ça n’apporte rien à la démonstration. C’est blessant », continuent-elles.
Contacté par Le Parisien, Romain Verley a réagi à la réaction des victimes: « Je suis ni le porte-parole des plaignantes, ni l’avocat de PPDA. Je suis là pour donner des faits ». Du côté des éditions Fayard, on dénonce « une volonté de museler » : « Tout a été fait selon les règles de l’art. La vérité journalistique n’est pas là pour faire plaisir. Je suis très étonnée que, venant de la part de femmes journalistes, il y ait une volonté de museler. Elles doivent comprendre que Romain Verley va les aider à mettre à bas ce système. C’est une force pour elles », a déclaré Isabelle Saporta, PDG de Fayard, et ancienne journaliste.
En tant que femme journaliste et prof de journalisme je m’attache surtout à montrer l’exemple : respecter le consentement des victimes, et les protéger avant tout. https://t.co/iZV2ZRL44d
— Cecile Delarue (@ceciledelarue) February 8, 2023
Cécile Delarue, victime présumée de PPDA, a remis en cause ces arguments sur Twitter : « En tant que femme journaliste et prof de journalisme je m’attache surtout à montrer l’exemple : respecter le consentement des victimes, et les protéger avant tout ».