
Deux événements à ne pas manquer pour les amoureux d'Art Nouveau

Une demeure exceptionnelle
C’est une nouvelle étape sur l’itinéraire des curiosités de Bruxelles, souvent qualifiée de capitale de l’Art nouveau. Conçu par Victor Horta, l’impressionnant hôtel van Eetvelde ouvre ses portes au public pendant douze mois dans le cadre de l’année Art nouveau et en prélude à sa future inauguration en tant que musée. Sa construction s’est faite en trois phases - de 1895 à 1897 pour la partie centrale, de 1899 à 1900 pour l’aile ouest, de 1900 à 1901 pour l’aile est. Maître et théoricien de l’Art nouveau, Victor Horta a lui-même défini ce chantier comme “le plus audacieux” de sa carrière. Focalisant tous les regards, la coupole et la verrière du jardin d’hiver ont récemment été restaurées afin de leur redonner leur éclat d’origine (la Région bruxelloise a financé les travaux pour un montant de 1.371.000 euros). Avec l’hôtel Tassel (1893), l’hôtel Solvay (1894), sa propre maison rue Américaine (1898-1901), l’hôtel van Eetvelde fait partie d’un ensemble d’habitations signées Horta classé au Patrimoine mondial de l’Unesco.
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La façade, le propriétaire
Située à Bruxelles, cette demeure a été commandée en 1895 à Horta par Edmond van Eetvelde, conseiller du roi Léopold II. Acteur majeur - et controversé - dans le processus de colonisation du Congo, il supervise, en 1897 à Tervueren, la section coloniale de l’Exposition universelle dont le point de mire est un “zoo humain”. Des hommes et des femmes venus du Congo sont obligés de s’y exhiber. Certains, à cause du froid, y trouveront la mort…
L’architecture et les arts décoratifs
Pensé dans ses moindres détails par l’artiste bruxellois, l’hôtel van Eetvelde est une illustration parfaite de cette révolution qui transforme la simple maison bourgeoise en spectacle, mixant le fonctionnel, le goût des techniques et l’esthétique moderniste. Horta est à l’origine d’un geste total où l’architecture et les arts décoratifs s’épousent pour produire des effets éblouissants. Ici, le bureau d’Edmond van Eetvelde dont le parcours est expliqué dans une salle dédiée à la contextualisation - aujourd’hui primordiale - de son action au Congo. L’immeuble abrite aussi désormais le LAB.AN, espace de promotion et d’interprétation de l’Art nouveau.
Un autre événement Art nouveau
Toujours dans le cadre de l’année Art nouveau, la Fondation Roi Baudouin met en place une grande exposition au Musée BELvue. Comme son titre l’indique - Histoires d’objets d’exception -, l’expo, qui ouvre ses portes le 7 juin, aligne des pièces rares et précieuses inspirées par le mouvement de l’Art nouveau. Bijoux, mobilier, céramiques, reliures, sculptures, dessins - toutes les disciplines sont représentées. Ici, un ensemble de faïences des ateliers Boch provenant de la collection Catteau, vers 1885-1900.

© Keramis
Un style décoratif
Autre pièce typique du style Art nouveau, La lampe aux nymphes. En argent, ivoire et marbre, elle est également exposée au Musée BELvue. Elle date de 1900 et est signée Égide Rombaux et François Hoosemans. Elle fait partie de la collection constituée au fil des années par la Fondation Roi Baudouin grâce aux dons de mécènes.

© Pasodoble
Couverts d’orfèvre
Parmi les grandes signatures de l’Art nouveau mises en évidence dans l’expo, on trouve celles d’Henry van de Velde, George Morren, Gustave Serrurier-Bovy et Horta dont on peut voir des meubles en bois de sycomore dessinés pour l’Exposition internationale des arts décoratifs de Turin en 1902, mais aussi des chaises en acajou de Cuba. De l’orfèvre et bijoutier Philippe Wolfers, on découvre ce service de couverts en argent datant de 1901.
HÔTEL VAN EETVELDE, avenue Palmerston 4, 1000 Bruxelles.
Visites: samedi, dimanche, lundi. Billetterie: www.visit.brussels.
ART NOUVEAU - HISTOIRES D’OBJETS D’EXCEPTION, du 7/6 au 7/1/24.
Musée BELvue, place des Palais 7, 1000 Bruxelles. www.belvue.be