Annie Colère : Laure Calamy dédramatise l'avortement

Annie Colère raconte le combat collectif pour la liberté de l’avortement à travers le parcours d’une femme qui s’engage.

Annie Colère
© Prod.

Pour dépeindre à la fois le parcours d’Annie, mère de famille qui s’émancipe à travers la lutte pour l’avortement dans la France du début des années 1970, et une fresque politique sur l’aventure du MLAC, la réalisatrice ­Blandine Lenoir s’est basée sur la thèse d’une chercheuse (Lucile Ruault, Le spéculum, la canule et le miroir) qui décrit comment à l’époque, des non-médecins du MLAC ont pratiqué des avortements hors de la sphère médicale, à travers la méthode par aspiration. On y suit donc Annie (Laure Calamy) s’initiant peu à peu aux gestes médicaux que le film montre avec un regard social et bienveillant. “J’ai voulu montrer le geste médical comme un geste d’émancipation, analyse Blandine Lenoir. L’avortement reste un iceberg qui permet de comprendre les différentes injonctions qui continuent de toucher les femmes, leur sexualité et l’obligation de procréation.” En creux de l’acte d’avortement (que le film montre six fois, “plus que dans toute l’histoire du cinéma!”, dixit la réalisatrice), le film dénonce la mainmise patriarcale sur le corps féminin et distille avec tendresse la joie d’une libération collective pour un “événement” qui continue de toucher une femme sur trois.


*** Réalisé par Blandine Lenoir. Avec Laure Calamy, Zita Henrot, India Hair - 120’.

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