Disco Boy, un film audacieux avec Franz Rogowski, sorte de ­Joaquin Phoenix allemand

Disco Boy est un premier film électrique sur l’errance d’un légionnaire entre l’Afrique et l’Europe.

Disco Boy
© Prod

De la chanson d’Édith Piaf au cinéma de Claire Denis (Beau travail, 2000) ou au récent film de Rachel Lang, la Légion étrangère est un territoire de fantasmes. Parce qu’elle accueille des hommes en rupture d’identité et leur promet la nationalité française, elle fouille la géographie intime des êtres comme des paysages. Le cinéaste italien Giacomo Abbruzzese se réapproprie l’imagerie du légionnaire à travers le parcours d’Aleks (magnétique Franz Rogowski, sorte de ­Joaquin Phoenix allemand qu’on adore dans les films de Christian Petzold), un jeune Biélorusse qui intègre la Légion et se trouve confronté aux mouvements révolutionnaires du delta du Niger. Le film monte en puissance à mesure que l’esprit d’Aleks se confond avec celui d’un combattant noir assassiné, et assume des doubles points de vue à la fois périlleux et hypnotiques. Expérimental et électrique (sur une musique de Vitalic), Disco Boy suit la transmutation d’un homme en lui-même, assumant que nous ­sommes tous faits de métamorphoses. Audacieux même si imparfait.

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*** Réalisé par Giacomo Abbruzzese. Avec Franz Rogowski, Morr N’Diaye, Lætitia Ky - 91’. 

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