«L’actrice principale ne veut pas partager l’affiche avec un Arabe»: la triste anecdote de Roschdy Zem sur ses débuts au cinéma

Après 30 ans de carrière, pas loin d’une centaine de rôles à son actif, quelques réalisations, un César, un Prix d’Interprétation à Cannes, on peut dire avec aisance que Roschdy Zem, 57 ans, fait partie des piliers du cinéma français. Il a encore été remarqué l’année dernière pour ses prestations dans L’Innocent ou Les Enfants des Autres. Il sera d’ailleurs bientôt à l’affiche de Le Principal, qui sort en France ce 10 mai, dans lequel joue également la Belge Yolande Moreau.

À cette occasion, le quotidien Libération consacre à l’acteur son habituel portrait de dernière page. Il y explique être ravi qu’on lui propose désormais des personnages «complexes et nuancé». «On n’est plus dans le politiquement correct dès qu’il s’agit de donner un rôle à un enfant de l’immigration. Le danger qui nous guettait, c’était d’avoir à être systématiquement exemplaires et je trouvais que c’était une vraie forme de condescendance de nous interdire des rôles borderline», exprime-t-il dans les colonnes du journal français.

Roschdy Zem a également indiqué qu’il appréciait de pouvoir aujourd’hui interpréter un personnage nommé Philippe et que cela soit tout à fait normal. Au début de sa carrière, il est arrivé que ses origines marocaines posent problème à sa carrière, comme il le raconte dans une bien triste anecdote.

Pas encore trentenaire, le comédien français avait décroché un rôle dans un blockbuster, qu’il n’a pas nommé, mais deux semaines avant de commencer le tournage, il apprend qu’il ne fera finalement pas partie du casting. «On a un problème, l’actrice principale ne veut pas partager l’affiche avec un Arabe», lui aurait dit à l’époque le réalisateur. «Aujourd’hui je suis encore en colère contre lui, et triste pour elle, mais à l’époque, je me sentais humilié», décrit-il.

Il est d’ailleurs revenu sur le sujet sur le plateau de Quotidien. «À l’époque, on pouvait très bien dire à un acteur comme argument : tu es viré parce que tu es arabe. Ce qui est intéressant aujourd’hui, c’est que c’est pénalement répréhensible. Et c’est pour ça que j’ai raconté cette triste anecdote. Parce que les choses bougent», a-t-il déclaré à Yann Barthès.

« Parfois on a l'impression de jouer quelque chose, de transmettre une émotion et à l'image, on en a restitué une autre. L'interprétation parfaite n'existe pas, c'est une quête »

Roschdy Zem, acteur, à l'affiche du film « Le Principal », est chez #Quotidien pic.twitter.com/F637Io2rAO

— Quotidien (@Qofficiel) May 9, 2023

L’histoire n’a pas encore fait grand bruit sur les réseaux sociaux, mais cela n’a pas empêché certains cinéphiles de chercher qui pourraient être cette actrice manifestement raciste et le réalisateur licencieur. Quelques noms circulent, mais en l’absence de quelconque preuve, il s’agit uniquement de pure spéculation...

Quoi qu’il en soit, Roschdy Zem a tenu à ne pas dévoiler leurs noms. Lorsque l’animateur de Quotidien lui a demandé s’il pensait que ces deux personnes avaient aujourd’hui changé, il a répondu «J’espère pour eux».