
Dalva, un film puissant sur la renaissance d'une enfant sous emprise

Pour présenter son film, elle dit trois mots: “émancipation, reconstruction, résilience”. Le mot “inceste”, elle ne le prononce pas. Dalva, premier long-métrage d’Emmanuelle Nicot (prix de la critique à Cannes, multiprimé depuis), s’ouvre sur ce qui vient après l’abus. On y entre comme par effraction et à hauteur d’enfant, lorsque les policiers retirent Dalva, 12 ans, à son père avec qui elle vit en vase clos, habillée comme une petite femme. En découvrant le regard frondeur de la toute jeune fille (fascinante Zelda Samson), on pense à Romy Schneider, à La petite de Louis Malle avec Brooke Shields ou à Baby Doll d’Elia Kazan.
La lecture de votre article continue ci-dessous
Le film nous interroge: comment dénoncer l’abus d’une enfant sans la sexualiser? Jusqu’où peut-on aller pour être aimée? La mise en scène révèle des comédiens authentiques - Alexis Manenti découvert dans Les misérables, ici à contre-emploi en éducateur à la tendresse rugueuse et la jeune Fanta Guirassy en amie initiatrice. Gracieux, frontal, Dalva déconstruit toutes les emprises à mesure que son héroïne se défait de l’étau paternel et nous emmène vers la renaissance.
Retrouvez notre interview d'Emmanuelle Nicot : "Ce moment très particulier du placement dans un foyer"
**** Réalisé par Emmanuelle Nicot. Avec Zelda Samson, Alexis Manenti - 85’.