Ailleurs si j’y suis, Jérémie Renier en plein questionnement existentiel

Derrière le retour à la nature évoqué dans Ailleurs si j’y suis, François Pirot clame également la nécessité de se réinventer.

Ailleurs si j'y suis
© Prod.

La vie de Mathieu (Jérémie Renier) bascule le jour où il croise le regard d’un cerf au fond de son jardin. Il décide de suivre l’animal et de s’enfoncer dans la forêt, coupant les ponts avec sa famille et son boulot. Après Mobile Home (2012), François Pirot imagine à nouveau un personnage en rupture. “Je suis attiré par des personnages qui sont dans un questionnement existentiel, confesse le réalisateur. Mon personnage vit une sorte de burn out poétisé. Plutôt que d’aller à l’hôpital, il va dans la forêt.” Il est moins question ici de changer “de” vie que de changer “sa” vie.

J’ai fait des recherches sur des gens qui décidaient de vivre en semi-autarcie, mais ce n’est pas le sujet du film. On n’est pas tous à la hauteur de grands projets aventureux, mais on doit se garder des bulles où on peut faire un pas de côté. Le burn out, c’est quand cette possibilité du pas de côté n’existe plus. L’idée que l’on pourrait se réinventer ailleurs et sans les autres, je n’y crois pas. Notre identité est aussi faite des gens qui nous entourent.


** Réalisé par François Pirot. Avec Jérémie Renier, Suzanne Clément, Jean-Luc Bideau, Samir Guesmi - 103’. 

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