
The Last duel, MLK/FBI, Eiffel… Les sorties ciné à ne pas manquer

The Last Duel
En décembre 1386, un duel se tient à Paris, qui oppose Jean de Carrouges (Matt Damon) et Jacques Le Gris (Adam Driver), deux chevaliers qui, par le passé, furent amis. Comment en sont-ils arrivés là? Divisé en chapitres, The Last Duel va exposer trois vérités, trois versions de la même histoire. Celle des deux combattants, bien sûr, mais aussi celle de Marguerite de Carrouges, épouse de Jacques (Jodie Comer). Certes, il s’agit en surface d’une histoire d’honneur bafoué et sali, de terres et de titres refusés à Jean de Carrouges, un type assez bas de plafond, par Pierre D’Alençon, cousin du roi (excellent Ben Affleck). Mais ce qui va provoquer le duel est le viol dont Marguerite accuse Jacques Le Gris. Certes, la France sort peu à peu du Moyen Âge. Certes, certains jouent aux beaux esprits en citant Le Roman de la Rose. Mais il n’en reste pas moins que ce film nous raconte comment un homme va utiliser le viol commis contre sa femme pour retrouver son honneur! Ridley Scott ne signe ni un pur film d’action ni un film féministe, mais nous propose de suivre un raisonnement qui rencontre néanmoins certaines préoccupations du moment. - E.R.
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The Last Duel *** réalisé par Ridley Scott. Avec Matt Damon, Adam Driver, Jodie Comer, Ben Affleck - 152’.
L’homme de la cave
Après avoir cédé sa cave à un sexagénaire contre paiement cash avant la signature du contrat, un jeune couple va apprendre à ses dépens qu’une vente trop rapide peut devenir un enfer. Surtout quand le nouveau propriétaire décide de vivre dans son bien et qu’il s’agit d’un professeur d’histoire qui s’est fait virer pour propos révisionnistes. L’histoire du nouveau film de Philippe Le Guay est apparemment tirée d’un fait réel. Il n’empêche qu’à partir du moment où l’on apprend que l’importun est un type d’extrême droite, le suspense est plié. Pire, cet Homme de la cave laisse planer le doute sur ce que nous apprend l’histoire officielle et certaines scènes installent un malaise profond. - E.R.
L’homme de la cave * réalisé par Philippe Le Guay. Avec François Cluzet, Jérémie Renier, Bérénice Bejo - 114’.
Cool Abdoul
À la fin des années 90, Ismaïl Abdoul est un jeune boxeur talentueux mais au tempérament impulsif et aux fréquentations pas toujours très nettes. Les titres, mais aussi les ennuis, vont bientôt s’accumuler pour lui. Pour son premier long-métrage, Jonas Baeckeland s’inspire du parcours authentique et tourmenté d’un sportif belgo- mauritanien qui a su se relever après avoir frôlé le K.-O. définitif, en survivant à quelques balles dans le corps et à la prison. Nabil Mallat (Patser, Into The Night) prête ses traits avec talent au personnage principal, dans un drame qui ne manque pas de punch, entre fureur de vivre et rédemption. - O.C.
Cool Abdoul *** réalisé par Jonas Baeckeland. Avec Nabil Mallat, Anemone Valcke - 100’.
MLK/FBI
En août 1963, avant son célèbre discours de Washington, le docteur King est présenté comme le “leader moral de la nation”. Jusque-là, le chef de file de la lutte pour les droits civiques était sous la surveillance “normale” du FBI. Mais à partir de ce moment-clé, le patron du Federal Bureau of Investigation J. Edgar Hoover va tout mettre en œuvre pour salir sa moralité, notamment en pointant ses liaisons extraconjugales. Sur la base de documents exceptionnels, Samuel Pollard livre un récit digne d’un roman de James Ellroy mais aussi le portrait d’un système dont le FBI n’était que la partie visible. Il démontre que cette institution créée pour lutter contre le crime est devenue une redoutable arme politique au service de la suprématie blanche, contre le communisme et le “black power”. Glaçant et passionnant. - E.R.
MLK/FBI *** réalisé par Samuel Pollard - 104’.
Eiffel
L’idée de raconter l’ingénieur et industriel Gustave Eiffel, symbole du génie français, père de la structure de la statue de la Liberté et de la tour devenue symbole de Paris, par le versant amoureux pouvait paraître kitsch. Le scénario de Caroline Bongrand (affiné en partie par Tatiana de Rosnay) repose sur l’hypothèse fictive (et coup de bluff de la scénariste qui tentait alors de vendre son projet à Los Angeles et mit vingt ans à le monter) qu’Eiffel, alors veuf et père de cinq enfants, accepta de construire la tour de fer de l’Exposition universelle de Paris en 1889 pour reconquérir un amour de jeunesse. Le film (plusieurs fois reporté à cause du Covid) dévoile un Eiffel romanesque et populaire voire démocrate, interprété avec une fougue moderne par Romain Duris face à Emma Mackey (la rebelle Maeve dans la série Sex Education), qui dévoile ici une facette plus suave. Un brin kitsch, mais plaisant. - J.G.
EIFFEL *** réalisé par Martin Bourboulon. Avec Romain Duris, Emma Mackey - 109’.