
Que vaut "DNK" le nouvel album d'Aya Nakamura ?

« DNK », c’est le nom du tout nouveau projet d’Aya Nakamura. Trois lettres qui font référence à son véritable nom de famille, Danioko. Ce choix a tout une symbolique : ce quatrième album devait être son plus personnel. Un besoin de reconnexion à ses racines – au réel - compréhensible au regard du statut qu’Aya Nakamura occupe aujourd’hui. Elle est l’artiste féminine francophone la plus streamée au monde. L’album Nakamura a franchi la barre du milliard de streams sur Spotify. Elle vient aussi de remplir trois Bercy en un claquement de doigts. La liste des chiffres records qui jalonnent la carrière de la chanteuse est longue et pourrait continuer pendant des lignes et des lignes, mais vous voyez l’idée.
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Ça, c’était le projet sur le papier. Mais comme la pochette de « DNK » - qui ne laisse dévoiler que les yeux et les mains de la franco-malienne, le reste de son visage caché sous une cagoule blanche – Aya Nakamura reste pudique et survole les thématiques. Alors oui, elle parle d’amour et de relation toxique dans Corazon, mais en surface. « J'ai vu tous les dégâts / Sur moi et mon mеntal » ou encore dans J’ai Mal « Tu m’entends mais tu m’écoutes pas / J’pensais que toi t’étais loyal ». On ne peut pas vraiment parler d’une intimité à couper le souffle. On comprend oui, que l’histoire d’amour qu’elle raconte est complexe. Faite d’engueulades, d’incompréhensions et de rabibochages, mais c’est à peu près tout ce que qu’Aya Danioko accepte de nous livrer sur ce quatrième album
Une femme ambitieuse et puissante
Aya Nakamura, c’est un modèle de femme ambitieuse, puissante, qui s’affiche sans filtres et c’est sans doute ça qui plaît tant. Sa manière de faire résonner la langue française, de créer des expressions et d’utiliser les mots comme des gimmicks pour que ses morceaux s'impriment dans nos têtes, aussi. Elle a clairement inventé un genre, le sien. Il suffit d’ailleurs d’une mesure d’un de ses titres pour reconnaître son répertoire. La chanteuse franco-malienne s’amuse d’ailleurs de cette « special touch » dans le morceau Haut Niveau, en n’hésitant pas à dire « La grande Nakamura est trop loin / Je suis le haut niveau ». On retient aussi un gros banger sur "DNK", l'incroyable Beleck. Abrasif, efficace, c'est le tube de l'album.
Pour accompagner les textes de ces 15 morceaux, la jeune femme de 27 ans a choisi les sonorités zouk, un peu R&B parfois, mais sans prendre le risque de s’essayer à un registre différent de ce qu’on lui connaît déjà. C'est une machine qui ronronne, doucement. Ce qui retient par contre, c’est le travail qu’elle a fait sur sa voix et les émotions qui en découlent. Tantôt taquine, tantôt énervée, parfois sensuelle ou carrément autoritaire, elle laisse libre cours à ses sentiments grâce à un organe qu’elle maîtrise désormais à la perfection. Côté image, c'est une esthétique très 2000's qui est mise en avant (en témoigne le clip de Baby qui fait terriblement penser à la grande époque des TLC). Et rien à faire, c’est terriblement accrocheur.
DNK
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