
Manu Dibango, légende de l’afro-jazz, décédé des suites du Covid-19

C'est la famille de Manu Dibango qui a confirmé sur les réseaux sociaux le décès du célèbre saxophoniste. Âgé de 86 ans, il était atteint du coronavirus. Il est décédé ce mardi 24 mars. "Chers parents, chers amis, chers fans, une voix s’élève au lointain… C'est avec une profonde tristesse que nous vous annonçons la disparition de Manu Dibango, notre Papy Groove", a écrit sa famille. Le saxophoniste camerounais et légende de l'afro-jazz, 86 ans, avait été hospitalisé la semaine dernière, atteint par le Covid-19.
Soul Makossa
Révélé par le célèbre Soul Makossa, tube afro-jazz écrit en 1973 et samplé par plusieurs générations de beatmakers, Manu Dibango était né à Douala (Cameroun) le 12 décembre 1933. Il était arrivé à Marseille en 1949 alors qu'il était adolescent et avait ses classes dans plusieurs orchestres de jazz et de rock, collaborant notamment à ses débuts en France avec Dick Rivers et Gilbert Bécaud. Alternant sessions en studio et tournées internationales, il se lancera en solo en 1969 avec l’album "Saxy Party" qui lui vaudra ses premiers succès sur le continent qu’il vu naître.
D'Higelin à Michael Jackson
Aux frontières du jazz, de l’afro et de la variété, Manu Dibango a mis son sens de l’ouverture artistique au service de pléthores d’artistes (d’Herbie Hancock à Jacques Higelin, en passant par Peter Gabriel, Youssou N’Dour, Yannick Noah ou Sinead O’Connor. Paul Simon l’a invité en tournée, le groupe funk Caméo lui a piqué plusieurs intros, il a joué avec James Brown en première partie du championnat du monde de boxe historique entre Muhammed Ali et George Foreman à Kinshasa (le 30 octobre 1974) et Michael Jackson s’est servi de Soul Makossa dans son méga-hit Wanna Be Startin’ Something. L’année dernière, l tournait encore avec son Safari Symphonique qui mêlait jazz et musique classique.