Beck déroule à l’Ancienne Belgique

Le musicien californien sort le juke-box pour ses deux concerts complets à l’Ancienne Belgique.

becklive

"Colors", treizième album de Beck Hansen paru en octobre 2018, a divisé la communauté des fans. Pareil pour le premier des deux concerts complets qu’il a livré ce mardi 5 juin à l’Ancienne Belgique (le second a lieu ce soir).  Ce constat  a, du reste,  toujours pendu au nez de cet infatigable  touche-à-tout qui ne cesse de surgir là où on ne l’attend pas. A Moustique,  nous le louons pour cette attitude imprévisible.  Depuis le coup de génie Loser qui l’a révélé en 1994, Beck a en effet proposé du punk, du hip-hop, de la country, de l’électro, du disco, des chansons pour pleurer, d’autres pour danser ou pour réfléchir.  A l’Ancienne Belgique, le public a eu droit à tout ça. Dans le désordre. Certains n’auraient voulu que des tubes. D’autres espéraient sans doute qu’il oublie les oriflammes mainstream de Colors dont il joue cinq morceaux. Beck, lui, n’en fait qu’à sa tête et pond chaque soir une setlist sans fil conducteur mais qui a le mérite de surprendre.

Titres zarbi 

En puisant dans pas moins de neuf de ses albums, le bonhomme – particulièrement  bien entouré sur scène- choisit de ne pas choisir. L’intro avec le hit Devils Haircut, suivi par The New Pollution, autre extrait exhumé de son blockbuster "Odelay", laisse présager d’un best of. La joyeuse troupe propose ensuite une sélection de titres zarbis qu’elle joue en roue libre devant un public attentif mais pas encore exubérant.

Prince

Paradoxalement, il faut  attendre le passage le plus calme du concert  pour vibrer. Au premier tiers de set, alors que son band est parti fumer une clope dans le backstage, Beck réajuste son chapeau hippie, prend sa guitare sèche et nous balance deux perles acoustiques (Lost Cause, tiré de "Sea Change", Debra extrait de "Midnite Vultures") avant d’offrir une cover poignante du Raspeberry Beret de Prince. Ouah, c’est du top niveau.

Loser

Lorsque les musiciens reviennent sous des lumières fluo, la soirée prend une autre tournure. Entre coups de pioche pop dans Colours, (Dreams et Colors qui passent plutôt bien en live) et roucoulades mélancoliques (le couplé Heart  Is a Drum, Blue Moon), Beck sort le grand jeu tout en donnant de l’espace à ses musiciens.  Le final avec l’inévitable Loser repris en chœur et E-Pro met enfin tout le monde d’accord.

Karaoké

Au rappel,  grosse surprise encore avec Where Is’t At suivi d’une présentation des musiciens façon karaoké Radio Nostalgie, chaque membre du groupe s’offrant une mini cover. On entend en vrac le Good Times de Chic, Miss you des Stones, Cars de Gary Numan, Once In a Lifetime des Talking Heads ou In The Air Tonight de tonton Phil. Blague ou pas, ça se termine comme ça...
 

 

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