
Joan Baez en 5 chansons de légende

« We Shall Overcome » : l’hymne des droits civiques (1963)
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A travers les années, Joan Baez est restée célèbre pour cette reprise d’une traditionnelle chanson de Gospel, « We shall overcome » (Nous triompherons), écrite par Charles Albert Tindley. « Il y a quelque chose dans cette chanson qui vous hante », disait Martin Luther King lorsqu’il entendit la chanson pour la première fois en 1957, dans une version de Pete Seeger, reprise ensuite par Joan Baez le 28 août 1963 à Washington devant 250 000 personnes venues protester dans la capitale américaine pour réclamer la reconnaissance des droits droits civiques des Afro-américains. « We Shall Overcome » devient alors la chanson protestataire la plus connue au monde. Lors de son discours d’investiture en 2009, le président Barack Obama fit allusion à l’hymne des droits civiques : « We will overcome what ails us now » (nous triompherons de ce qui nous afflige aujourd’hui).
« What have they done to the rain » : hymne anti-nucléaire (1962)
Ecrite par l’activiste Malvina Reynolds en 1962 pour protester contre les essais nucléaires dans l’atmosphère, la chanson sera reprise plus tard par The Searchers et Marianne Faithfull mais la version de Baez reste la plus solennelle et la plus émouvante. Le père de Joan Baez, physicien de renom avait lui-même refusé de participer à la recherche nucléaire.
« Birmingham Sunday » : dimanche sanglant à Birmingham, Alabama (1964)
« Je vais vous chanter une chanson douce. Ce n’est pas une protestation douce, mais je vais la chanter doucement », prévient Joan Baez d’une voix cristalline avant d’entamer a capella cette chanson écrite en réponse à l’attentat à la bombe contre le temple baptiste afro-américain de Birmingham le 15 septembre 1963, dans lequel quatre petites filles trouvent la mort : Addie Mae Collins, Denise McNair, Cynthia Wesley et Carol Robertson. L’église est alors l’un des sièges officieux du mouvement pour les droits civiques en Alabama, l’un des états les plus ségrégués des Etats-Unis. Ecrite par Richard Farina (l’époux de Mimi Baez, la sœur cadette de Joan), la version épurée de Joan Baez contraste avec la violence de l’acte raciste qu’elle dénonce.
« Saigon Bride » : contre la Guerre du Vietnam (1967)
Saigon Bride est la chanson la plus célèbre de Joan contre la guerre du Vietnam, un combat qui lui coûta un mois d'emprisonnement. Elle raconte l’histoire d’un soldat qui laisse sa jeune épouse derrière lui pour aller combattre : « Combien de morts faudra-t-il pour construire une digue qui ne lâchera pas ? combien d’enfants devrons-nous tuer pour contenir les vagues ? ». Composée par Joan sur un poème de Nina Duschek, la chanson figure sur l’album de 1967 simplement intitulé « Joan ».
« Diamonds and Rust » : pour l’amour de Bob Dylan (1975)
« Diamonds and Rust est la meilleure chanson que j’ai écrite » raconte souvent Joan. Chanson autobiographique et nostalgique sur sa relation amoureuse on and off avec Bob Dylan, Diamonds and Rust raconte comment le fantôme de Dylan vient encore la hanter, des années après leur rencontre. Déclaration d’amour au « vagabond légendaire », la ballade se terminait sur une note un peu âpre : « si tu viens m’offrir des diamants et de la rouille, j’ai déjà payé » disait-elle. A partir de 2007, Joan modifia la fin de manière plus positive (« si tu viens m’offrir des diamants et de la rouille, je prendrai les diamants »), à l’image de la sagesse qu’elle dégage.
A écouter aussi :
« The Night they Drove old Dixie down »
La version de Joan de The Night they Drove old Dixie down, chanson folk composée par The Band en 1969, est devenue un hit en 1971. Elle figure dans la bande-originale du film Three Billboards : les Panneaux de la vengeance, élu meilleur film dramatique aux Golden Globes 2017 et Oscar de la meilleure actrice pour Frances McDormand.
« The President Sang Amazing Grace » : une chanson écrite en hommage à Barack Obama chantant a capella dans une église de la communauté afro-américaine de Charleston, après une fusillade survenue la nuit du 17 au 18 juin 2015, provoquant la mort de neuf personnes. Joan a découvert cette chanson folk de Zoe Mulford à la radio lorsqu'elle conduisait sa voiture et l'a choisie pour figurer sur son nouvel album Whistle down the wind.