
Nouvelle vague de panique

Le slasher est un sous-genre qui existe depuis plusieurs décennies. Leatherface, Jason Vorhees, Freddy Krueger et Ghostface ont tous imprégné la culture populaire. Pour certains spécialistes, c'est grâce au sulfureux Psychose de Hitchcock que le slasher s'est propagé, oubliant au passage l'importance capitale de réalisateurs comme John Carpenter, Wes Craven ou Tobe Hooper. La recette est simple : la présence d'un tueur, aussi charismatique qu'effrayant, une arme pointue, des adolescents qui n'ont pas toujours les idées très claires et une "final girl", la survivante, au passé trouble. Halloween est le film qui est à l'origine de l'explosion du slasher dans les années 80. Souligné par un air de piano glaçant, le film de Carpenter se remarque par son côté crispant, voire psychotique. Michael Myers, le croquemitaine dont la nonchalance millimétrée est inimitable, intrigue les spectateurs. Jamie Lee Curtis devient l'égérie officielle des cinéastes souhaitant se frotter au slasher.
"Tout le monde est suspect !" (Scream)
Le succès de Vendredi 13 en 1980 donne le coup de grâce au slasher. De nombreux producteurs essaient de reproduire la recette gagnante, mais échouent. Wes Craven, maître incontestable de l'horreur, bouscule les codes en donnant naissance à Freddy Krueger, le boogeyman au visage brûlé et aux griffes acérées. La renaissance sera néanmoins de courte durée. Des suites insignifiantes et burlesques viennent entacher le travail du réalisateur. Wes Craven ne s'avoue pas vaincu et orchestre de main de maître la résurrection du genre. Il injecte une bonne dose de terreur, et d'ironie, dans les salles obscures en 1996. Scream engrange plus de 100 millions de dollars sur le sol américain. Mais le cinéma d'horreur est un cycle. Des copycats sans saveur se multiplient et mettent le slasher au placard.
"Dans sept jours..." (Le Cercle)
A court d'inspiration, Hollywood tente de se réinventer en adaptant des films japonais. La J-Horror se démarque du cinéma occidental par son traitement psychologique des thèmes basiques tels que les fantômes ou la possession. Premier exemple -réussi- : Le Cercle. Le long-métrage surprend tout le monde en décrochant la première place du box-office américain. Deux ans plus tard, The Grudge avec Sarah Michelle Gellar, la it girl des années 90, arrive sur les grands écrans. Le film s'empare de la pole position engrangeant 39 millions de dollars rien que le premier week-end de sa sortie. Les producteurs pensent alors avoir trouvé le bon filon, mais les fiascos des remakes de Pulse, One Missed Call et Dark Water les font rapidement déchanter.
"Je veux jouer à un jeu" (Saw)
Deux sous-genres reprennent vie à quelques années d'intervalle. Saw remet au goût du jour le gore. Si le premier épisode a plutôt des allures de film psychologique, les suites poussent le gore à l'extrême. Et la sortie de Hostel atteint des sommets en mettant en scène des meurtres d'un réalisme violent. Le journaliste américain David Edelstein qualifiera ces long-métrages de « torture porn », terme entré dans le lexique du cinéma d'horreur.
Un autre film qui va révolutionner l'horreur sort en 1999. Le Projet Blair Witch utilise le found footage comme technique de réalisation. Le concept ? La prétendue authenticité d’images présentées comme si elles avaient été réalisées par les protagonistes de l'histoire. L'équipe marketing exploite aussi la technique lors de la promotion : un avis de recherche est lancé pour les acteurs, « disparus » depuis le tournage. Le Projet Blair Witch devient alors un véritable phénomène et son succès commercial est sans précédent (248 millions de $ dans le monde pour un budget de 60.000). Le found footage connaît un regain de notoriété à partir de 2007 avec Rec, Cloverfield, Unfriended et Paranormal Activity. Malgré une nette baisse de popularité aujourd'hui, ces deux sous-genres occuperont à nouveau le devant de la scène avec notamment la sortie de Saw : Legacy prévue pour octobre.