
Frànçois & The Atlas Mountains impose sa pop sans frontières

Quand Frànçois Marry débarque à la Rotonde, c’est la fête au village. Les mélodies nous viennent en droite ligne de la pop anglo-saxonne, les textes en français mêlent messages citoyens subliminaux et poésie onirique tandis que les guitares ciselées et les claviers sautillants nous emmènent en Afrique. Accueilli comme les premiers rayons du soleil, son dernier album Solide Mirage a fait un bien fou dans une scène rock française un peu trop branchouille. C’est que Frànçois le Français (qui vit désormais et à Bruxelles) est du genre à faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux. Un sourire, un pas de danse digne d’une farandole de maternelle, une poussée de guitare en introduction de Grand Dérèglement… Il n’en faut pas plus pour que la magie s’emballe. Une heure trente de bonheur, une heure trente d’évasion, des chansons emballantes (Tendre est l’âme, 100 000 000, Apocalypse à Ipsos) et, pour nous, l’un des concerts les plus réussis de ces Nuits. Comme il l’a souligné au début de sa prestation, le pote Frànçois jouait dans son jardin avec son groupe et l’ambiance s’en est ressentie. On reverra Frànçois And The Atlas Mountains le 25/6 à la Fête de la Musique au Cinquantenaire et le 15/7 au Dour Festival.
Phoenician Drive dans la Twilight Zone
Nous avons l’impression de rentrer dans la quatrième dimension lorsque nous poussons la porte du Grand Salon sur le coup de 20h00. Il y a six musiciens sur la scène et huit spectateurs dans cette salle cintrée de magnifiques rideaux de couleur rouge. Heureusement, ça va se remplir peu à peu. Des enceintes sort un cocktail sonore composé de guitares rock psychédéliques, d’une batterie et d’instruments traditionnels africains et orientaux. Sans encore le moindre album à son actif, Phoenician Drive est le collectif belge le plus excitant du moment et on ne peut que saluer encore une fois le flair de Paul-Henri Wauters, co-directeur et programmateur du Botanique, pour nous les présenter dans cette édition. Dans cette toute jeune formation signée sur le label Exag Records, on retrouve notamment Valerian Meunier, guitariste et chanteur de Moaning Cities. Il se positionne ici à l’arrière de la scène et imprime sa patte sur de longues plages où se mêlent effluves krautrock, motifs orientaux, trance africaine et rythmiques balkaniques. On pense à Can, à Badmarsh And Shri, au No Smoking Orchestra d’Emir Kusturica, voire à Transglobal Underground. Même si Phoenician Drive s’offre beaucoup de liberté, le set séduit par son construction en crescendo et la maîtrise totale des musiciens. On pourra les revoir les 24/6 à la Fête de la Musique à Bruxelles (Cinquantenaire), le 25/6 à la Fête de la Musique à Braine-le-Comte et le 9/9 au Deep In The Wood Festival.