

Mardi 28 mars. L’Angleterre vit sa “dernière” journée officielle au sein de la grande famille européenne. Le lendemain, la Première ministre Theresa May va déclencher le Brexit. Dans sa suite d’un palace londonien du quartier Mayfair, Andrew Fletcher reçoit Moustique à l’heure du tea time. Des trois membres de Depeche Mode, c’est le seul qui soit resté fidèle à ses terres. Il vit dans le nord de la City alors que Dave Gahan est installé à New York depuis vingt ans et que Martin Gore a choisi les palmiers de Santa Barbara. “Je me sens bien en Angleterre et même si j’ai voté contre le Brexit, je ne vois aucune raison de déménager.”
Un mois avant sa sortie officielle, nous avions eu l’opportunité d’assister à une écoute privilégiée du nouvel album des vétérans de l’électro-pop. “Avec Spirit, qui est empreint d’une modernité sombre mais époustouflante, Depeche Mode ne se contente pas de rester une référence. Il veut encore s’inscrire comme un pionnier pour les années à venir”, écrivions-nous alors. Depuis, “Spirit a été commercialisé et caracole au sommets des charts. Les chansons qui s’y abritent passent en radio. Réalisé par le fidèle Anton Corbijn, le clip militant de Where’s The Revolution empile les vues sur YouTube et la tournée mondiale qui démarre ce 5 mai à Stockholm affiche complet partout où elle s’arrête. Les dix-neuf mille tickets du concert du Sportpaleis d’Anvers du 9 mai ont été vendus en moins d’une heure. Même pour un groupe qui a écoulé cent millions d’albums et déjà signé pléthore de classiques, il y a de quoi se réjouir.
ANDREW FLETCHER - Que les critiques soient bonnes ou mauvaises, ça nous touche toujours. Nous passons deux ans sur un album en partant d’une feuille blanche. Ces chansons, nous les avons écoutées des centaines de fois et si nous les publions, c’est parce que nous sommes fiers d’elles. Mais nous doutons toujours, car nous n’avons pas le recul nécessaire. Alors quand les gens disent qu’ils aiment, ça nous réconforte.
Chaque album de Depeche Mode a recueilli des critiques positives et négatives. Je dis bien chaque album. Spirit est l’exception, tous les médias qui ont chroniqué le disque l’apprécient, même en Angleterre où les commentaires ont parfois été très durs à notre égard. On a dû attendre notre quatorzième album pour faire l’unanimité et ça me rend très heureux. Peut-être que c’était le bon moment pour sortir un tel disque..
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