
La bonne nouvelle du jour: une percée révolutionnaire dans la lutte contre le cancer ?

La recherche n'arrête pas d'innover pour lutter contre les cancers et il se pourrait bien qu'une nouvelle percée vienne d'être réalisée en la matière. C'est en tout cas ce qu'espèrent des scientifiques de l'université médicale de Taipei, à Taïwan. Ils viennent en effet de découvrir une modification génétique permettant aux souris de multiplier la puissance des cellules tueuses de cancer par deux à sept fois. Cette technique serait si efficace qu'elle permettrait d'allonger leur espérance de vie de 20%. C'est ce qu'ils affirment dans une étude parue dans la revue Cold Spring Harbor Protocols, avec des résultats jugés "très importants" au vu des implications que cela pourrait avoir pour la santé humaine.
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Les multiples pouvoirs de la protéine KLF1 2.0
Pour arriver à cette conclusion, les auteurs se sont d'abord penchés sur une protéine dénommée KLF1 (ou EKLF), celle-ci étant produite par un gène du même nom. C'est elle qui permet la bonne formation des érythrocytes, c'est-à-dire des globules rouges, mais pas seulement.
Avec une mutation génétique constatée chez certaines souris, ses fonctions se multiplient, ce qui inclut "une meilleure fonction motrice, une amélioration de l'apprentissage et de la mémoire, mais aussi de meilleures cellules anticancéreuses", explique Che-Kun James Shen, chercheur principal de l'étude, comme le relaye Euronews. Cet avantage serait lié au fait que chez ces rongeurs, des cellules anticancer comme les cellules T et NK "ont toutes une capacité de tuer les cellules cancéreuses plus élevée, de 2 à 7 fois plus élevée, que les souris de type sauvage [souris normales]".
Privilège supplémentaire: cette nouvelle forme de KLF1 permet visiblement de réduire significativement la fibrose, ou en d'autres termes la destruction substantielle des tissus qui sous-tend le processus de vieillissement.
Une greffe réussie chez d'autres souris: bientôt de même chez l'être humain?
Bref, KLF1 est une protéine intéressante, surtout sous cette forme-là. Ce que l'équipe taïwanaise a voulu faire, c'est d'opérer un transfert à des souris non mutantes via des greffes de cellules souches. Jusqu'ici, les opérations du genre ont déjà pu allonger la vie de souris, mais surtout celles femelles et seulement celles non sauvages. Mais avec ce transfert de KLF1, les chercheurs taïwanais ont eu la bonne surprise de remarquer qu'il en était autrement ici. Quel que soit le type de souris visé (en termes de sexe, d'âge ou de contexte génétique), cela fonctionne à chaque fois.
Cette constatation a suscité l'émoi des auteurs de l'étude. Si ce transfert de KLF1 marche entre toutes les souris, cela pourrait vouloir dire qu'il en serait de même pour d'autres espèces. "Je pense que le modèle fonctionnera probablement sur tous les humains", assure ainsi M. Shen. "Et il n'est pas nécessaire de procéder à une transplantation complète de moelle osseuse, il suffit d'une substitution partielle de 30 ou 20 % pour rendre les souris résistantes au cancer". Reste à confirmer cette hypothèse avec une véritable greffe chez l'être humain. "Je pense que d'un point de vue éthique, il faut s'en préoccuper, mais oui, c'est ce que nous essayons de faire", explique le chercheur.