Pour ou contre le partage de vos données médicales à tous les professionnels de la santé ?

Certains Belges ne veulent pas dévoiler leur passé médical. Pourtant, l’État veut en faciliter l’accès pour tous les prestataires de soins…

médecin et son patient pour parler santé
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Patients

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Les patients acceptent en grande majorité (92 %) de partager leurs données avec le médecin de famille, selon une enquête de Test Achats. Ils sont moins nombreux (67 %) à vouloir donner cet accès aux prestataires des services d’urgence. Et encore moins nombreux (26 %) à désirer le faire à des professionnels du secteur privé.

Le tabou du sexe

74 % des sondés veulent décider eux-mêmes avec quels professionnels ces données intimes sont partagées. Mais également quelles données ils partagent. Par exemple, ils ne sont que 12 % à accepter de communiquer celles relatives à la sexualité et à la reproduction.

L’ignorance crée la réticence

Les réticences seraient en partie dues à une certaine ignorance des patients. Pratiquement la moitié (43 %) n’a en effet jamais modifié ses paramètres de confidentialité dans les portails en ligne tels que masante.belgique.be ou helena.care. Pour Test Achats, c’est la preuve que les consommateurs doivent être mieux informés.

Douloureuse méfiance

Une équipe de l’université de Miami vient d’établir un lien entre la confiance à l’égard des médecins - pour les données mais aussi de façon générale - et la perception de la douleur. Une bonne relation avec le prestataire aurait un effet placebo qui limite la sensation de souffrance.

Médecins

Une seule autorisation

Le partage de données de santé se fait chez tous les prestataires de soins à qui le patient a donné l’autorisation une seule fois, que ce soit le généraliste, un spécialiste, une infirmière à domicile, un pharmacien. Les médecins ont accès à toutes les infos. Les autres, à “ce qui est pertinent pour eux”.

De meilleurs soins

L’objectif de ce partage de données est d’améliorer la qualité des soins en donnant une vision plus globale de votre situation personnelle, de vos antécédents, de vos allergies éventuelles… Cela permet aux professionnels de la santé de mieux cibler les soins, les traitements et les médicaments prescrits.

L’accès total crée les abus

Les pouvoirs publics fédéraux réfléchissent à fournir l’accès aux données médicales par défaut à tous les prestataires. Cela signifierait que votre kiné pourrait consulter les résultats de vos prises de sang. Pour Test Achats, “cela augmente le risque d’utilisation abusif” des données.

Difficile écoute

En raison de pénuries (même si elles régressent), les médecins sont débordés. Cela implique un manque d’écoute et, in fine, de confiance. Selon une étude menée par l’Université de Floride et la Mayo Clinic (considérée comme le “meilleur hôpital du monde”), un patient sur trois (36 %) seulement aurait le temps d’exposer clairement son pépin de santé.

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