
Faire de longues siestes pourrait-il nuire à la santé ?
Après un brunch trop arrosé en famille, en semaine pendant la pause-déjeuner, ou bien sûr, en vacances… la sieste reste une tradition un peu partout sur la planète. Mais si piquer un roupillon peut s’avérer véritablement bénéfique pour la santé, il pourrait en être tout autre lorsque celui-ci s’allonge.
Une étude récemment publiée dans la revue scientifique Obesity a en effet montré un lien entre la durée de la sieste et certaines pathologies cardiovasculaires. Les chercheurs ont examiné les données de 3275 adultes vivant dans la région espagnole de Murcie, pays considéré dans l’imaginaire collectif comme le berceau de la siesta.
«Une étude précédente que nous avons menée auprès d'une vaste population au Royaume-Uni avait révélé que les siestes étaient associées à un risque accru d'obésité. Nous voulions déterminer si cela était vrai dans un pays où les siestes sont davantage ancrées dans la culture, en l'occurrence l'Espagne, et comment la durée des siestes est liée à la santé métabolique», a expliqué la professeure Marta Garaulet, auteure principale de l'étude, dans un communiqué.
Pression artérielle plus élevée
Résultat ? Après avoir brossé le profil métabolique de base des participants et recueillis des données sur leurs siestes et leur mode de vie, les scientifiques ont noté un lien entre des siestes de plus de 30 minutes et des risques d’obésité, de tension artérielle élevée et autres problèmes cardiovasculaires.
Des valeurs plus élevées ont été observées, que ce soit vis-à-vis du tour de taille, de la glycémie à jeun ou de la pression artérielle, chez les participants qui profitaient de siestes longues par rapport à ceux qui n'en faisaient pas du tout.
Les plus longs sommes étaient également associés à des horaires de sommeil et de repas plus tardifs, à un apport énergétique plus conséquent à l'heure du déjeuner, et au tabagisme.
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Précision importante : comme ces derniers facteurs peuvent aussi expliquer le risque accru d’obésité et de tension artérielle élevée, on ne peut conclure définitivement que c’est bien la durée de la sieste qui en est la cause.
Privilégier les micro-siestes
En clair, un lien entre les siestes de plus de 30 minutes et l’obésité (notamment) ne signifie pas nécessairement que les premières sont la cause de la seconde. La sieste en soit pourrait ne pas être nocive, et être le symptôme, par ailleurs, d’un mauvais sommeil nocturne, causés par d’autres facteurs (obésité, tabagisme, consommation d’alcool, etc.).
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Quoi qu'il en soit, les chercheurs indiquaient à l'inverse que les micro-siestes (de moins de 30 minutes, donc) étaient associées à une pression artérielle moins élevée chez les participants qui ne se reposaient que quelques minutes, par rapport à ceux qui ne faisaient aucune sieste.
«Si de futures études confirment les avantages des siestes courtes, je pense que cela pourrait être le moteur de la découverte des durées optimales de la sieste et d'un changement culturel dans la reconnaissance des effets à long terme sur la santé et des augmentations de productivité qui peuvent résulter de ce mode de vie», concluait le professeur Frank Scheer, co-auteur de l'étude.