Faut-il interdire les filtres à cigarette ?

Interdire les filtres protégerait mieux la santé et l’environnement, mais rien ne vaut l’arrêt complet du tabac.

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Cigarette à filtre

Un standard sur le marché

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Créé dans les années 40, le filtre est devenu chose commune dans les années 50. Ce petit bout de plastique est censé bloquer certaines particules de la fumée de tabac, notamment le goudron et la nicotine, ce qui n’est pas si mal, car ces composants sont particulièrement nocifs.

Améliorer son poison

Lorsqu’il a été introduit par tous les fabricants, le but principal du filtre était de rendre la cigarette plus agréable au quotidien pour le fumeur. Il empêche notamment les petits bouts de tabac de rentrer dans la bouche et diminue l’irritation de la gorge et des voies respiratoires.

Polluant pour la santé et la nature

Les premiers filtres étaient en liège et certains en ont aujourd’hui toujours la couleur. Ils sont désormais le plus souvent en fibres d’acétate de cellulose. Ce plastique n’est pas toxique, mais pas biodégradable non plus. Le mégot est le déchet le plus jeté au sol au monde par l’être humain.

Réaction de l’industrie

Le groupe Philip Morris (Marlboro, L&M) juge l’interdiction du filtre irréaliste et contre-productive - car elle inciterait les trafics et la contrebande de cigarettes - mais surtout contraire à la directive européenne sur les produits du tabac, qui encadre le secteur.

Cigarette sans filtre

Un peu mieux

Le Conseil supérieur de la santé vient de remettre un avis demandant d’interdire les filtres, pour son impact sur l’environnement et la santé. En effet, le filtre est la majeure partie du mégot et n’est pas biodégradable. De plus, il augmente la formation de certaines substances cancérigènes.

Tirer plus pour fumer plus

Autre défaut du filtre pointé par le CSS: puisque, grâce aux filtres, la dose en nicotine est réduite à chaque bouffée, ils incitent à tirer plus souvent, ou plus intensément, sur sa cigarette. Les interdire rendrait alors le tabagisme moins agréable, moins attirant et pourrait mener à une diminution de la consommation.

Pas plus vert

L’idée d’une alternative biodégradable au filtre ne plaît pas plus au CSS. Elle n’empêcherait pas la propagation dans l’environnement de sous-produits toxiques. Un tel changement pourrait même inciter les fumeurs à encore plus jeter leurs mégots dans la nature.

Cigarettes, pailles, sacs

Pour concrétiser son interdiction, le CSS aimerait que le filtre soit considéré comme un plastique à usage unique difficilement dégradable (“single-use plastics”), comme les anciens sacs de course aujourd’hui disparus. Selon la Fondation contre le cancer, la Belgique comptait 24 % de fumeurs en 2022.

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