
Alzheimer et Parkinson: l'UCLouvain découvre une protéine qui ouvre de nouvelles perspectives

Connaissez-vous la protéine GroEL ? Peut-être pas mais parmi les experts, c'est une véritable star. Son rôle essentiel dans la formation des autres protéines lui a valu la célébrité, à tel point que les chercheurs croyaient tout savoir à son sujet. Une grosse erreur ! Une équipe de l'UCLouvain menée par le professeur de biochimie Jean-François Collet vient en effet de démontrer que GroEL travaille en réalité avec un partenaire. Cette découverte, publiée dans la revue Cell, devrait "bénéficier aux scientifiques du monde entier" et améliorer "la compréhension de mécanismes impliqués dans des maladies telles que Alzheimer ou Parkinson", fait savoir l'université dans un communiqué.
CnoX, l'antichambre de GroEL
Pour comprendre l'importance de cette nouveauté, il faut se pencher sur l'action de GroEL. Il s'agit plus précisément d'une "chaperonne" produite par les cellules et destinée à "aider les protéines à se replier rapidement et correctement, notamment en cas de danger". Ces protéines prennent alors la forme d'une hélice et deviennent actives. Ce mécanisme permet ensuite aux cellules de fonctionner normalement et au corps humain de se protéger contre des agents pathogènes.
Ce que les scientifiques ne savaient pas, c'est que GroEL n'agit pas seule. Elle est accompagnée de cette fameuse protéine découverte à l'UCLouvain et qui est désormais connue sous le nom de CnoX. Cette dernière travaille en amont de GroEL. Elle contrôle la qualité des protéines et assure la bonne conduite de leur développement lors de leur arrivée auprès de GroEL. Elle sert ainsi de porte d'entrée à cette dernière, ce qui lui permet de fonctionner correctement. Ce gardien participe ainsi à la préservation des protéines face aux menaces auxquelles elles doivent faire face lors de leur formation.
Là où cela devient vraiment intéressant, c'est que des maladies comme celles d'Alzheimer et de Parkinson sont intimement liées à un disfonctionnement des protéines. Si les scientifiques parviennent à comprendre pourquoi elles en arrivent à former des agrégats incontrôlables dans le cerveau, cela pourrait donner la clé pour apporter une solution à ces pathologies. C'est en ce sens que la découverte de CnoX pourrait s'avérer importante. Certes, celle-ci n'aura "pas d’impact direct sur les patients ou les traitements", déclare l'UCLouvain, mais son rôle s'avère déjà si important qu'elle devrait "être consignée dans les livres de biochimie de la planète".