Pourquoi la Belgique accueille de nombreux enfants autistes venus de France

Quelque 9.000 adultes et enfants français atteints de troubles autistiques et mentaux sont accueillis en Belgique pour bénéficier d'une prise en charge adaptée.

Pourquoi la Belgique accueille de nombreux enfants autistes venus de France
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7.500 adultes, 1.500 enfants… Ils seraient 9.000 Français, porteurs d’un handicap et principalement d’autisme, à être hébergés dans des établissements spécialisés en Belgique, selon les chiffres avancés ce mardi par Le Soir. La plupart dans le Hainaut ; un millier de transfrontaliers feraient ainsi la navette entre leur domicile et un établissement wallon.

Cet exil ou ce semi-exil n’est pas neuf, et s'explique d'abord historiquement, par le rôle qu’a joué la Belgique : pendant la Deuxième Guerre mondiale, des institutions religieuses et des familles fortunées ont accueilli et scolarisé en Wallonie des petits Français, orphelins ou enfants de déportés. Depuis, confrontée à un manque de structures et de places, la France a encouragé ce mouvement vers la Belgique, via des conventions avec les établissements wallons.

«Une majorité des demandes de départs en Belgique est liée au refus de prise en charge par les professionnels en France ou à des échecs successifs, expliquait en 2019 à Moustique Isabelle Resplendino, présidente de l'Association pour les Français en situation de handicap en Belgique (AFrESHEB). Les cas très lourds sont souvent refusés. Se pose donc la question de l'évolution des pratiques d'admission, de l'adaptation des structures et de la formation des professionnels. On constate simplement que la France accepte encore de se débarrasser de ses cas les plus lourds…».

 

 

La Belgique serait également «prisée» pour son approche davantage basée sur l’apprentissage qu’en France, où on se reposerait encore très fort sur la psychiatrie et les solutions médicamenteuses. En 2021, le gouvernement français annonçait son intention de créer 2.500 solutions nouvelles en France pour prévenir les départs non souhaités des personnes handicapées vers la Belgique. Deux ans plus tard, la situation n’a pas sensiblement changée, selon Isabelle Resplendino.

Voilà pourquoi l’AFrESHEB a demandé à être auditionnée par le Sénat français et réclame «la suspension du moratoire que le gouvernement français a mis en place en février 2021 pour limiter le nombre de places disponibles pour les Français dans les établissements spécialisés belges», expliquait Isabelle Resplendino dans Le Soir.

 

 

 

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