Une enfant décédée, un père infecté : doit-on s’inquiéter de l’évolution de la grippe aviaire H5N1 au Cambodge?

Une enfant de onze ans est morte après avoir contracté la grippe aviaire au Cambodge la semaine dernière. Son père a également été infecté.

Des pintades en Vendée, le 5 décembre 2022 ©BelgaImage

La fillette, originaire de la province de Prey Veng (sud-est), est tombée malade le 16 février dernier, avec des symptômes de fièvre, de toux et de gorge sèche. Elle est ensuite décédée à un hôpital pour enfants de la capitale Phnom Penh. Elle était "positive au H5N1", une souche de la grippe aviaire hautement contagieuse chez les oiseaux.

Son père a également été testé positif, ce qui fait craindre une transmission du virus à l’homme, ou une contamination entre humains: « Il se peut qu’il ait un peu de virus dans le nez mais pas de symptômes. Pour le moment, nous n’avons pas encore vu de transmissions continues mais si d’un coup, on voit un deuxième cas puis un troisième, alors ce serait un nouvel élément qui serait inquiétant », a expliqué le virologue Steven Van Gucht à la DH.

Faut-il s’inquiéter ?

Alors, faut-il s’inquiéter de l’évolution de la grippe aviaire H5N1 ? L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé à la vigilance, début février, face au risque de transmission de la grippe aviaire à des mammifères, après des cas détectés chez des renards, loutres ou lions de mer.

Mais les exemples d'êtres humains contaminés restent rares, avec 868 cas confirmés de H5N1 ces vingt dernières années, pour 457 décès, selon l'OMS. Au Cambodge, aucun cas chez l'homme n'a été recensé entre 2015 et 2022, d'après l'agence onusienne, contre 30 décès entre 2010 et 2014.

 

Depuis la fin 2021, l'Europe est aux prises avec sa pire épizootie de grippe aviaire, qui circule aussi sur le continent américain. Cela a conduit à l'abattage de dizaines de millions de volailles domestiques dans le monde, dont beaucoup sont porteuses de la souche H5N1.

D’après le virologue Steven Van Gucht, les informations disponibles sur le cas cambodgien sont « plutôt rassurantes » et ne font pas craindre une mutation du virus qui serait capable de se transmettre d’homme à homme : «Pour le moment, le risque reste faible pour le grand public et modéré pour les gens qui sont exposés à des oiseaux malades ou morts », a-t-il assuré à la DH. Il n’est donc pas nécessaire de s’inquiéter pour l’instant, mais la situation est à « suivre de près ».

 

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