Retenez-moi ou je reste!

Je profite des congés payés pour revenir sur Silvio chéri, qui n’a plus du tout la patate: "Ce n’est plus comme avant. Les Italiens ne m’écoutent plus".

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Et donc le top chef de la droite italienne a prévenu: peut-être qu’il ne se présentera pas aux législatives de 2013, alors qu’il n’aura à peine que 77 ans! Vous imaginez un monde sans Berlu la Classe? Un monde sans ses liftings, sans ses implants capillaires, sans ses turbo-biches au bord de la piscine? Je regrette, chers amis italiens, mais si un tel désastre planétaire devait se produire, vous l’aurez cherché! Déjà, aux dernières élections communales, vous lui avez piqué sa ville de Milan pour l’offrir à la gauche. Alors que Silvio vous avait pourtant prévenus que "ceux qui votent pour la gauche sont des couillons qui n’ont pas de cerveau". Et que cette gauche allait faire de Milan "une ville islamique, assiégée par les étrangers". Donc, déjà, c’était très mal. Et puis il y a eu ce référendum. Pour votre bien à tous, Berlu voulait privatiser l’eau du robinet, relancer le nucléaire italien (en plein Fukushima) et s’offrir une immunité judiciaire pour toutes ses petites chipoteries pas bien graves-graves qu’il a avec la justice (fraudes fiscales, corruptions diverses, recours à péripatéticiennes mineures, abus de pouvoir, etc.). Rien que du très normal. Et qu’est-ce que vous faites? Vous lui envoyez une raclée de "non" dans les gencives, à 93 %!

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Bande d’ingrats! Quand on pense à ce que cet immense bienfaiteur a fait pour l’Italie. D’ailleurs, il le dit lui-même: "Je suis le . Je supporte tout, je me sacrifie pour tout le monde". Et c’est vrai que vous vous focalisez sur le négatif. En découvrant par exemple que Berlu a fait de la TV italienne la télé la plus con du monde (très copiée, depuis lors). En soulignant que son club de foot, le grand AC Milan, est aujourd’hui à un poil de quéquette de puceron de la banqueroute (60 millions de trou en un an!). En déplorant qu’après 10 ans de berlusconisme, l’économie de l’Italie soit patraque et que ses finances publiques virent à la moussaka. Oui. Bon. D’accord. Mais on dira ce qu’on voudra, quel orateur! Vous ne les aimez plus, ses bons mots si délicats? Par exemple, quand vos dames se plaignaient de la recrudescence des viols en Italie et que Berlu était désolé de ne rien pouvoir faire: "Il y a tellement de belles filles italiennes que ce serait mission impossible!" Les juges italiens qui ont cette fâcheuse tendance à lui demander des comptes? Ce sont des " de la démocratie". Obama? Il est "jeune, beau et même bronzé". La déportation des Juifs d’Italie? "Mussolini : il se contentait d'envoyer des opposants en vacances…" Ha-ha, c’était bien, quand même! Heureusement, tout n’est pas perdu. Angelino Alfano, son dauphin au Peuple de la liberté, n’est pas sûr de la retraite du grand homme d’Etat. Silvio chéri nous ferait juste une crise très passagère de "Retenez-moi ou je reste!", en somme. Il subsiste de l’espoir, donc. Pour les Italiens, surtout.

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