Benoît Lutgen: "Mais pour l'instant, je passe d'un hôtel à l'autre"

Petite conversation cool avec le nouveau président du CDH.

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Deux semaines après avoir endossé votre costume de président du CDH, comment ça va? Vous n'en avez pas déjà marre?
(Long silence.) Pas encore. Mais il y a beaucoup de boulot. Et beaucoup d'émotion. Je reviens dans une maison que je connais et je retrouve des personnes avec qui j'ai travaillé à l'époque…

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Et qui, elles, ne sont peut-être pas contentes de vous retrouver!
Je ne suis pas sûr qu'ils soient tous heureux de me voir arriver. J'ai organisé une réunion du personnel et ils ont dû se dire: "Qu'est-ce qui nous attend?" C'est normal, le changement entraîne toujours un peu d'inquiétude.

Votre défaut, c'est que vous pouvez être un peu brutal sous votre apparence de gentil débonnaire…
Je peux être brutal si je croise l'intolérance, l'impolitesse, l'injustice, la prétention, l'arrogance - oui, je peux être brutal et je le regrette parfois. Mais je ne hausse jamais la voix.

Pour vous, si attaché à Bastogne, cette nomination signifie-t-elle déménagement? On va vous croiser dans les restos et les bars le soir à Bruxelles?
Avec grand plaisir (rire). Mais pour l'instant, je passe d'un hôtel à l'autre.

Vous cherchez à louer? Si on a des tuyaux, on peut vous les filer?
Non, je ne cherche pas spécialement pour l'instant, je ne sais pas exactement comment je vais fonctionner.

Tous les soirs, dans un hôtel - seul, comme une rock star… C'est triste…
Non, pas tous les soirs! Et au cas où, je téléphone à S.O.S. Solitude (rire).

Dans votre première intervention en tant que président, j'ai retenu le mot "radical"… Vous allez obliger les membres du parti à retourner à la messe?
Mais non, on n'oblige personne à faire quoi que ce soit dans le domaine des croyances. Être radical, ça veut dire être sélectif, avoir des priorités fortes et la marque le plus orange possible. Notre ambition est de rassembler ces trois propositions en un seul élan.

Le plus orange tirant le moins possible vers le rouge?
Orange fluo!

À qui avez-vous pensé durant ce premier discours?
A ma sœur Christine et à une autre personne qui, elle aussi, est décédée.

Le fait de ne pas avoir de famille, ça va vous pousser à ne pas rentrer le soir à la maison et à travailler encore plus…
Vu le travail, vu l'engagement, c'est difficile - en tout cas, moi, je trouve -, c'est difficile de fonder une famille, d'avoir une vie de couple. Et comme je n'aime pas faire les choses à moitié… Il m'arrive, quand je m'arrête un instant, de penser à tout ça. Les années passent, mais l'engagement est fort. Mais je pense qu'il ne faut pas mêler vie professionnelle et vie privée, sinon on se perd.

On va quand même essayer de vous caser…
Vous n'y arriverez pas. Sauf si vous mettez une vieille photo de moi d'il y a dix ans…

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