Hongrie, cette pierre dans la chaussure européenne : Orban se rapproche des Biélorusses

Lors de son accession au pouvoir, en 2010, Viktor Orban n'a pas hésité longtemps à se distancier des préceptes fondamentaux européens pour se glisser dans les pas de son puissant voisin russe. Depuis lors, les relations entre les deux sont moins limpides. Mais aujourd'hui, le leader hongrois décide de reprendre sa diplomatie en main, quitte à s'écarter de celle menée par l'Union européenne.

Les liens entre la Biélorussie et la Hongrie sont de moins en moins dissemblables. Il y a peu, alors que l'ensemble des pays de l'UE soutenait le rapport de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe dénonçant la "situation épouvantable des droits de l'homme" sous le régime de Loukachenko, Orban a préféré fermer les yeux.

Depuis le début du conflit russo-ukrainien, la position hongroise interroge. Mais à mesure que l'Europe sévit, Budapest semble avancer à reculons. En février dernier, le ministre hongrois des Affaires étrangères franchissait un nouveau pas en se rendant en personne à Minsk. Il devenait par cette initiative le premier haut responsable d'un pays européen à se prêter à une telle visite depuis 2020 et les exactions autoritaires de son chef face aux forces d'opposition.

Une diplomatie en solo

Si la Hongrie assure que cette relation privilégiée est nécessaire à la fin du conflit en cours aux portes de l'Europe, peu croient en cette version. Alors que les relations commerciales sont particulièrement faibles entre les deux Etats, la véritable raison pourrait surgir du partenaire privilégié que constitue la Biélorussie dans l'approvisionnement en pétrole russe, qui constitue 80 % des besoins de la Hongrie. Les relations politiques débordent même sur une coopération plus symbolique mais lourde de sens. Orban est prêt à accueillir l'équipe nationale de football biélorusse pour qu'elle puisse disputer les qualification pour l''Euro 2024. Une énième provocation qui risque de cabrer plus encore les positions.