
L'avenir de la pilule abortive aux Etats-Unis se joue devant la Cour suprême
C'est l'accès sur tout le territoire à la mifépristone qui est en jeu. En combinaison avec un autre médicament, elle est utilisée pour plus de la moitié des IVG aux Etats-Unis. L'issue de l'affaire est extrêmement incertaine et personne ou presque ne se risque à prédire ce que la haute cour dominée par les conservateurs, qui l'an dernier a annulé la garantie constitutionnelle à l'IVG, pourrait décider.
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Mais certaines des options à sa disposition sèmeraient le chaos, ont mis en garde des défenseurs du droit à l'avortement, et pourraient même remettre en cause l'autorité de l'Agence des médicaments (FDA). Sans une suspension par la Cour, les décisions "sans précédent des instances inférieures brouilleraient le régime de régulation d'un médicament dont la FDA a dit qu'il était sûr et efficace dans les conditions approuvées", a argué au nom du ministère de la Justice l'avocate Elizabeth Prelogar.
Elle a aussi averti que si la haute cour décidait de laisser ces jugements en vigueur, les plaquettes existantes de mifépristone deviendraient aussitôt non conformes et ne pourraient donc plus circuler. Plus de cinq millions d'Américaines ont déjà pris de la mifépristone depuis son autorisation par la FDA il y a plus de 20 ans.
Véritable casse-tête
Le temple du droit américain avait été saisi en urgence par le gouvernement de Joe Biden. Le casse-tête a commencé lorsqu'un juge fédéral au Texas, connu pour sa foi chrétienne et ses positions ultra-conservatrices et nommé par Donald Trump, a retiré le 7 avril l'autorisation de mise sur le marché de la mifépristone après avoir été saisi par des militants anti-avortement.
En dépit du consensus scientifique, il a estimé qu'elle présentait des risques pour la santé des femmes. Le président Biden avait jugé que la décision du juge au Texas "dépass(ait) complètement les bornes". La pilule abortive n'est déjà plus disponible officiellement dans une quinzaine d'Etats américains ayant récemment interdit l'avortement, même si des voies détournées se sont développées. L'impact de restrictions ou d'une interdiction de cette pilule concernerait donc en premier lieu les Etats où l'avortement reste légal - pour beaucoup démocrates.