
La cathédrale Notre-Dame, première dame de fer, dévoile ses derniers secrets
Une lumière incandescente illumine la cathédrale Notre-Dame de Paris. Le feu a détruit, mais aujourd'hui, c'est à lui que l'on doit des découvertes inédites sur ce joyau architectural bâti entre le XIIe et le XIVe siècle. Pour rendre cet édifice presque immuable à travers les siècles, les architectes de l'époque ont dû innover. Ce sont eux qui ont fait entrer le fer comme matériaux de construction.
Une véritable armature métallique consolide la structure à intervalle régulier. Des agrafes, maintenues dans la pierre, permettent de soutenir la jonction entre divers éléments. Dans la charpente, ce sont des clous, des boulons ou encore des tiges qui sont retrouvés. Aujourd'hui, grâce aux études menées sur ces éléments, on sait que la cathédrale Notre-Dame est la première à avoir utilisé ces méthodes durant son érection.
Un métal ancestral mais moins solide
Les chercheurs se sont d'abord penché sur la qualité du métal. The Conversation explique : "L’observation de surfaces polies au microscope optique, après attaque avec des réactifs chimiques spécifiques permet de révéler la microstructure de ces alliages ferreux, leur mise en forme (replis, soudures…) et d’évaluer leur degré d’hétérogénéité." Ces techniques rappellent qu'à l'époque il n'était pas possible d'obtenir des métaux sous forme liquide. Les analyses ont démontré que si la prouesse technologique est réelle, il n'en reste pas moins que les fers restent quant à eux des productions souvent imparfaites. De nombreux points faibles peuvent être décelés. Ces fers sont moins élastiques et moins résistants que ceux que l'on peut créer grâce aux méthodes modernes.
Les scientifiques ont profité de l'occasion pour dater ces fers. Entre les fondations et les dernières réfactions au niveau de la charpente, ce sont des siècles qui se sont passés. Comprendre la chronologie permet également de comprendre l'évolution des techniques déployées à travers le temps. Ce que les premiers résultats démontrent est l'utilisation des métaux dès le début de la construction. La datation au Carbone 14 permet dater l'origine de certaines pièces à la fin du XIIe siècle. Ce point précis permet aux chercheurs de confirmer "que Notre-Dame est le premier édifice gothique à faire un usage massif du fer à des endroits précis de sa maçonnerie, dès les premières campagnes de construction et tout au long du chantier", relève The Conversation.
Le dernier élément intéressant que relève les différentes études menées actuellement provient de l'origine de ces métaux. Il n'y a en réalité pas eu une source précise dans laquelle les bâtisseurs se seraient massivement approvisionnés. Celui traduit un marché particulièrement dynamique autour de Paris.