

Selon le quotidien français, en 2024, le budget du président du Conseil européen, (en cours d’adoption), s’élève à 2,6 millions d’euros. Soit une hausse de 27,5% par rapport à 2023. Celle-ci s’expliquerait principalement, selon Le Monde, par les dépenses de voyage de Charles Michel et des délégations qu’il emmène dans ses bagages (membres du staff, personnel du protocole, services de sécurité…).
L’année prochaine, le budget déplacement du haut dignitaire européen devrait grimper de plus d’un tiers à celles prévues pour 2023, pour atteindre 1,985 million d’euros. Le journal rappelle que les prédécesseurs du Belge à la tête du Conseil européen, Donald Tusk et Herman Van Rompuy, ne déboursaient que 500.000 euros environ pour leurs déplacements.
Même en tenant compte de l’inflation, la différence est de taille. Le Monde épingle également le goût prononcé de l’ex Premier ministre belge (2014-2019) pour les avions privés, dont on connaît le coût important et l’impact néfaste en termes de bilan carbone. Et ce, même lorsque des alternatives moins polluantes sont disponibles.
Ayant pu consulter les factures relatives aux déplacements de Charles Michel en 2022, Le Monde fait notamment état de seulement 3 utilisations du train par le Belge. Même pour faire le trajet Bruxelles-Paris, Charles Michel préfèrerait ainsi la voiture au Thalys. Au motif que les compagnies aériennes n’offrent pas d’horaires compatibles avec un agenda de président de Conseil, Charles Michel voyagerait en avion privé de manière bien plus fréquente que ses prédécesseurs.
Pour l'expliquer, Le Monde décrit un président voulant à tout prix se distinguer sur la scène internationale, et engagé dans une compétition acharnée (et donc coûteuse) avec la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, pour représenter l’Europe à l’international.
Auprès du Soir, un porte-parole de Charles Michel a tenu à justifier ces dépenses de déplacement, arguant notamment du fait qu’en tant que président du Conseil, le Belge était «appelé à présider le Conseil européen mais aussi à représenter l’Union européenne à l’extérieur, comme cela est prévu par le Traité de Lisbonne, et, de plus, comme cela s’impose de façon évidente vu la situation internationale que nous connaissons, marquée par la guerre en Ukraine».
Par l’entremise de son porte-parole, Charles Michel a démenti «toute dépense somptuaire». «Des règles s’imposent de façon transparente, les mêmes pour le Conseil européen et pour la Commission, dont l’application et la vérification sont le fait de fonctionnaires sur lesquels il n’a absolument aucun pouvoir», a ajouté le porte-parole au Soir.