Qui est Oussama Ammar, l’entrepreneur star qui aurait détourné des millions d’euros ?

Exilé à Dubaï, l’homme d’affaire franco-libanais est soupçonné par ses anciens associés de The Family d’avoir détourné 4,5 millions d’euros pour se construire un manoir en Normandie.

Oussama Ammar, en 2014
Oussama Ammar, en 2014 @BELGAIMAGE

Depuis quelques jours, il est devenu un mème sur les réseaux sociaux. Sur TikTok ou sur Twitter, les internautes extraient de ses vidéos des anecdotes, contestent leur crédibilité, et les parodient. Qu’elle est loin l’année 2015, et le temps où le ministre français de l’Economie, un certain Emmanuel Macron, s’affichait tout sourire aux côtés d’Oussama Ammar....

Depuis, l’étoile de cet entrepreneur franco-libanais, autrefois fière figure de la «start-up nation», a pâli. Selon Le Monde, Oussama Ammar, cofondateur de l’incubateur de la French Tech The Family, est soupçonné par ses associés Alice Zagury et Nicolas Colin d’avoir détourné 4,5 millions d’euros pour se construire un manoir en Normandie.

The Family ? Une entreprise dont la filiale française s’est déclarée en août en liquidation judiciaire. En échange de conseils et services aux jeunes entrepreneurs, The Family prenait entre 1 et 7 % du capital de leur start-up. Elle aurait aidé à la création de 800 entreprises.

Condamné en 2018

Déjà condamné en 2018 à quatre mois de prison avec sursis pour abus de confiance, faux et usage de faux, à la suite d’une plainte déposée par une start-up, Be Sport, où il avait travaillé avant The Family, Oussama Ammar est désormais poursuivi par ses anciens associés, notamment pour des faits d’abus de confiance, faux et usage de faux.

«Les anciens associés d’Oussama Ammar sont bien conscients de leurs négligences dans la surveillance et la gestion de The Family, et ont vu en notre client, personnage hors normes et controversé, le coupable idéal, ont expliqué au Monde les avocats de l’entrepreneur. En réalité, leur dossier est vide et ne repose que sur des allégations et des approximations, qui ne permettent pas de justifier la stigmatisation de M. Oussama Ammar à laquelle ils se livrent dans les prétoires et sur les réseaux sociaux».

En attendant que la justice tranche, le prince déchu de la French Tech a décidé d’exploiter la caisse de résonance qu’offrent les réseaux sociaux. Sur YouTube, il a voulu tourner en dérision les attaques dont il fait l’objet, en jouant une fausse interview avec un journaliste aux questions dérangeantes.

«La semaine du 14 février, une partie d’internet m’est tombée dessus. Twitter, puis TikTok. Une forme de dark influence a été mise en place pour m’atteindre. Après avoir été mis au courant par mon entourage, j’ai décidé de jouer avec ce phénomène en restant dans la même énergie», s’est-il défendu. Conscient qu’à l’heure du numérique, la bataille de la crédibilité se joue autant dans les prétoires qu’en dehors…

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