Critiques autour du probable prochain envoi de matériel belge en Ukraine : « Il n'est plus adapté »

La Belgique compte envoyer du matériel à l’Ukraine. Mais certains estiment qu’il n’est plus adapté à des zones de conflits.

la défense belge doit livrer du matériel à l'Ukraine
L’amiral Michel Hofman, chef de la Défense, et la ministre Ludivine Dedonder. © BelgaImage

Journée importante pour la Belgique dans son investissement dans la guerre ukrainienne. Ce vendredi, le Conseil des ministres doit décider si notre pays envoie des équipements militaires supplémentaires ou non. Une livraison qui a un coût considérable : entre 90 et 100 millions d’euros. Soit le plus gros envoi militaire jamais effectué par notre pays et autant que ce que la Défense a déjà livré à l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe, le 24 février 2022.

Suite à ces annonces, Alexander De Croo l’a également confirmé en séance plénière à la chambre ce jeudi. “J’espère que tout le monde comprendra que c’est un moment décisif pour la population ukrainienne”, a-t-il commencé. “Voyons les décisions allemande et américaine. Nous les applaudissons. Et j’espère que la Belgique sera à la hauteur demain (vendredi) et concrétisera les annonces de la ministre de la Défense et du chef de la Défense ces derniers jours”, a-t-il conclu.

Si toutes ces intentions sont évidemment louables, il existerait tout de même un problème : certains équipements envoyés seraient obsolètes. Depuis le début de la guerre en Ukraine, la Belgique a surtout envoyé du matériel de protection et, dans une moindre mesure, des armes réelles. Certaines sont présentes dans le stock de la Défense, et d’autres sont commandées à l’industrie belge. Cette fois-ci, la Belgique va envoyer des armes antichars, des canons antiaériens, des mitrailleuses et des munitions.

À lire aussi : Après les avoir vendus, la Belgique peine à récupérer ses chars: «500.000€ pour un char que nous avons cédé à 15.000€»

Protection douteuse

Selon VTM Nieuws, le don envers l’Ukraine concerne également 80 véhicules IVECO LMV Lynx et 150 camions VOLVO. En réalité, la Défense les retire progressivement de ses stocks en raison de défauts. Le 26 février dernier, un communiqué expliquait que ces camions n’offraient “aucune protection ou une protection insuffisante à l’équipage”, et qu’ils ne sont donc “plus adaptés à une utilisation dans les zones de conflit où nos militaires belges sont déployés”.

Face à ces critiques, le cabinet de la Défense a réagi : “La Défense belge étudie chaque demande ukrainienne depuis le début du conflit”, commence le communiqué. “En fonction de ses propres stocks et de l’industrie belge, elle examine ce qui est possible. Cela inclut les équipements qui seront remplacés à la Défense à court terme. Évidemment, il va de soi que le matériel tout neuf (que nous n’avons pas encore mais qui a été commandé) est plus moderne et donc plus sûr que du matériel plus ancien retiré de la circulation par la Défense.

La Défense reste ferme sur un point très important : “Tous les équipements que notre pays fournit à l’Ukraine sont opérationnels et déployables.”

Sur le même sujet
Plus d'actualité