
USA: voici la carte des États qui pourraient interdire l’IVG

La Cour suprême américaine le confirme: l’information révélée par le média Politico est véridique. Oui, elle compte bien annuler l'arrêt Roe v. Wade qui protège le droit à l'avortement sur tout le territoire des États-Unis depuis 1973. Si cela aboutit, comme nous vous l’expliquions, les conséquences seraient lourdes pour les femmes, y compris sur le plan psychologique et physique. Pour l’heure, le projet n’est pas définitif mais dans l’hypothèse où la Cour suprême révoque cet arrêt, il reviendrait à chaque État américain d’autoriser ou d’interdire l’IVG. Voici trois cartes pour mieux comprendre ce que chacun d’entre eux pourrait faire.
Une législation parfois déjà hostile, ou au contraire favorable
La première carte a été établie par le «Center for Reproductive Rights». Elle classe les États en fonction de leurs tendances actuelles sur la question en matière législative. Certains protègent le droit à l’IVG, voire comptent l’étendre à l’avenir. D’autres ne le protègent pas, voire se positionnent déjà de façon hostile pour le réduire. Parmi ces derniers, la région de la «Bible Belt», c’est-à-dire le Sud très conservateur, ressort tout particulièrement mais elle n’est pas la seule. Plusieurs États du Mid-West et des Rocheuses se positionnent également contre l'IVG.
Plusieurs États ont même déjà entrepris des démarches pour limiter le plus possible le droit à l'avortement, dans les clous de l'arrêt Roe v. Wade. C'est le cas du Texas qui l'a limité à six semaines de grossesse en septembre dernier. La Cour suprême, majoritairement conservatrice, a refusé de bloquer cette décision. D'autres restrictions pourraient être imposées, comme des limitations médicales ou financières.
Quand les politiques ajoutent leur grain de sel
Dans un format plus complexe, l'Institut Guttmacher a créé une autre carte montrant le degré d'hostilité ou de protection du droit de l'IVG en fonction des tendances politiques actuelles des États. Un seul État est décrit comme «très favorable», la Californie, le plus peuplé du pays. Cinq sont dits «favorables» et dix «plutôt favorables».
Au contraire, huit États sont classés comme étant «plutôt hostiles», dont la Floride, le Kansas et l’Iowa pourtant catégorisés par le «Center for Reproductive Rights» comme protégeant la possibilité d’avorter. Preuve que ces États ont une position ambigüe sur le sujet, leur législation étant a priori favorable à l’IVG mais pas la majorité de leurs élus politiques. En avril 2022, la Floride a par exemple réduit ce droit à 15 semaines de grossesse. Pour le reste, 14 États sont dits «hostiles» à l'IVG et six «très hostiles».
Des États prévoient déjà une interdiction
En recoupant ces deux sources, le New York Times a créé sa propre carte en ne s’intéressant qu’aux États où le droit à l’IVG était menacé. Ici, trois catégories existent. La première comprend les États ayant adopté des «lois de déclenchement» (trigger laws). Concrètement, ces États ont déjà prévu d'interdire l'avortement si l'arrêt Roe v. Wade venait à tomber. Au total, il en existe treize.
Le deuxième groupe est celui des États qui avaient des lois anti-avortement avant l'arrêt Roe v. Wade. Autrement dit, la question se pose de savoir si ces législations vieilles des années 1970 pourraient être réhabilitées. Cinq États sont dans ce cas.
Enfin, quatorze États n'ont aucune loi similaire aux deux autres groupes mais de toute évidence, le droit à l'avortement pourrait y être menacé. Certains pourraient le réduire drastiquement, d'autres carrément le supprimer.