Pourquoi rions-nous quand quelqu'un tombe ?

Pourquoi rigolons-nous lorsque quelqu’un chute ? Ne devrions-nous pas plutôt ressentir de l’empathie pour l’autre, qui se retrouve dans une situation de vulnérabilité potentiellement humiliante ?

Pourquoi rigole-t-on quand quelqu'un tombe?
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Selon la psychologue Geneviève Beaulieu-Pelletier, conférencière et professeure associée à l’Université du Québec (UQAM), cette réaction s’explique par plusieurs éléments qui n’ont rien n’à voir avec un manque d’empathie, ou du sadisme.

La première raison est l’effet de surprise : « La situation inattendue nous surprend et crée un écart avec le prévisible, avec ce qu’on s’attendait à voir », renseigne-t-elle dans The Conversation. « Nous avons fait une erreur dans notre prédiction de ce qui allait survenir. Ce n’est plus cohérent. Rire de la situation serait une manière de résoudre l’incongruité en formulant une nouvelle interprétation comique plus cohérente de ce dont nous sommes témoin ».

La deuxième raison expliquant nos rires tiendrait à l’expression du visage de la personne qui trébuche. Une étude publiée dans ScienceDirect, a fait analyser différents types d’images à ses participants. « Au terme de l’étude, les participants ont évalué les images présentant les visages perplexes comme étant plus drôles que les images sur lesquelles les visages exprimaient de la souffrance ou de la colère, et plus drôles que les images sur lesquelles on voyait des corps dans des positions burlesques mais sans voir l’expression du visage ».

Conclusion : c’est l’air interloqué et surpris de la personne qui chute qui déclenche notre fou rire, plus que la chute elle-même. Par contre, si la victime de maladresse est en colère, ou en état de souffrance, cela déclenche un sentiment d’empathie qui nous préviendra de rire : « Nos circuits neuronaux auraient donc la capacité de reconnaître et d’apprécier les éléments drôles des situations de malchance, en analysant le contexte comme étant non-menaçant », explique Geneviève Beaulieu-Pelletier.

Notre rire peut également provenir d’un sentiment de malaise : « Et si c’était moi ? Le rire permet alors d’extérioriser notre soulagement de ne pas être à la place de cette personne malchanceuse », conclut la chercheuse.

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