
Vos enfants se disputent ? Voici comment bien réagir face à ces situations conflictuelles

Des enfants qui se chamaillent, c'est le quotidien de nombreux parents. Mais l'intensité peut évoluer au fil du temps, et la manière d'appréhender ces conflits n'est pas toujours simple. « Dois-je intervenir dans le conflit ou vaut-il mieux les laisser le résoudre par eux-mêmes ? », s'interroge Alejandro Cano Villagrasa, professeur en psychologie à l'université internationale de Valence.
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Des disputes nécessaires pour les enfants
La réponse n'est pas binaire. Pour saisir les nuances qui sous-tendent ce questionnement, il faut comprendre les raisons qui poussent au conflit. « La joie, la tristesse, la colère, la peur, la surprise et le dégoût sont les six émotions dites primaires, qui existent chez l’être humain dès les premiers stades de son développement », annonce l'expert dans les colonnes de The Conversation. C'est grâce à ces premières émotions que chaque être humain est capable d'exprimer un ressenti. En grandissant, ce sont la jalousie, l'envie ou encore l'empathie qui se développent.
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Lorsque l'on est enfant, toutes ces émotions disposent de trois caractéristiques. Elles sont changeantes, intenses et simples. Ces caractéristiques dont l'importance varie d'un individu à l'autre selon le caractère ou encore l'environnement expliquent les pics émotionnels qui peuvent survenir chez les enfants. Alors si les frères et soeurs disposent de liens plus étroits qu'avec des inconnus, il n'en reste pas moins que des différences majeures quant à leur approche émotionnelle de certaines situations.
C'est là que naissent les frictions et les premières margailles fraternelles. Bien que désagréables pour l'environnement familial, ces disputent auraient en réalité une véritable utilité pour la formation de l'enfant. « Elles permettent aux enfants d’identifier ce qui les met en colère, d’apprendre à fixer des limites et de développer des stratégies de gestion des problèmes, entre autres. Elles font également partie d’un processus d’apprentissage au cours duquel des normes sociales sont transmises et établies. Elles permettent aux enfants d’appréhender la réalité dans les différents contextes dans lesquels ils évoluent », analyse le psychologue.
Rester zen, plus facile à dire
Mais est-ce pour autant qu'il faut laisser le domicile familial se transformer en véritable far-west sous prétexte d'une formation continue ? Pas vraiment. Les enfants n'ont pas encore la partie rationnelle de leur cerveau pleinement développée, contrairement à la partie émotionnelle. C'est la raison pour laquelle l'intervention des parents est importante pour jouer le rôle de « médiateur ». L'objectif n'est plus alors de distribuer les bons et les mauvais points, mais bien de donner les clefs pour que l'enfant puisse se construire et comprendre le dysfonctionnement en cours.
Le psychologue relève des éléments essentiels qui doivent guider les parents sur la bonne attitude à adopter. L'approche doit être calme. Cela « aidera les enfants à établir des modèles de régulation émotionnelle et comportementale appropriés. » Donner le temps à chacun de pouvoir reprendre le contrôle de ses émotions ou encore rester neutre dans un conflit entre enfants sont deux autres éléments à garder à l'esprit.
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Encourager l'empathie, la communication assertive sont d'autres conseils du professionnels. Plus simple à dire qu'à faire, voilà toutefois la recette pour tenter de mieux appréhender ce qui se transforme parfois en véritable KO général.
Dans tous les cas, pour éviter de voir ses enfants dévisser entre eux, il semble y avoir une méthode de prévention aussi basique qu'indispensable. Les enfants évoluent pour l'essentiel par mimétisme. Alors pour les voir adopter entre eux des comportements sains, cela passe d'abord par la relation qu'a le parent envers son enfant.