
Faire un test ADN, est-ce vraiment une bonne idée? Ils révèlent des secrets de famille parfois enfouis depuis des décennies

Ces tests sont très simples et peuvent être réalisés à la maison afin de découvrir jusqu’où peuvent remonter vos origines. En quelques manipulations, ces entreprises vous permettent d’explorer votre code génétique et de retracer votre histoire. Depuis 2014, différentes entreprises américaines ou israéliennes proposant des tests ADN récréatifs voient le jour. Parmi celles-ci, on peut citer les plus connues : MyHeritage, 23AndMe ou My Ancestry, etc.
Sur son site, TF1 rapporte que 100 000 Français réalisent ces tests chaque année sur Internet. Cette tendance est d’ailleurs fortement présente chez les influenceurs, qui s’exposent pourtant à des risques, car ces tests sont illégaux en France.
Cependant, la véracité de ces résultats est remise en cause. En effet, le généticien Paul Verdu affirme que ces tests ne peuvent pas être considérés comme fondés. Il ajoute que l’ADN ne permet pas de déterminer une origine ethnique. Ces sociétés effectuent simplement des comparaisons entre vos gènes et ceux de clients provenant d’autres pays. C’est grâce à cela qu’elles déduisent une probable origine. “Ces tests sont statistiques, ils ne dépendent que de l’information qui est contenue dans les bases de données. Si vous changez la base de données en y incluant d’autres personnes par exemple, vos résultats peuvent changer”, résume Paul Verdu.
🡢 À lire aussi : Pourquoi il ne faut pas faire de test ADN en ligne
Mais si ces tests peuvent sembler marrants à utiliser, leurs effets peuvent être sous-estimés. Ainsi, de nombreux secrets de familles peuvent être déterrés après la découverte des résultats. Ce fut le cas pour un jeune Britannique de 19 ans et dont l’histoire est relatée par BFMTV. À la suite de l’un de ces tests le jeune homme a appris grâce à la correspondance ADN que son oncle était en réalité son père. Inutile de préciser que cette nouvelle a eu l’effet d’une bombe au sein de sa famille. Mais cette histoire est loin d’être exceptionnelle et de nombreuses personnes ont vu leur vie être chamboulée par des compatibilités ou des incompatibilités inattendues.
Une autre problématique associée à ces tests est la protection des données. Sans prendre en considération les piratages possibles, de nombreuses entreprises revendent ces informations, notamment à des groupes pharmaceutiques, ce qui peut s’avérer dangereux pour le respect de la vie privée. Sonia Suter, professeure de droit et de bioéthique à l’université George Washington, alerte nos collègues de l’AFP : “Je ne pense pas que le contrôle de ces entreprises soit suffisant en termes de vie privée”. En effet, ces sociétés ne sont pas soumises au secret médical garanti par la loi américaine.