Réchauffement climatique : les températures d’hier et d’aujourd’hui peuvent-elles être comparées ?

Pour prouver l'existence du réchauffement climatique, est-ce bien pertinent de mettre en comparaison des températures relevées aujourd'hui et celles mesurées au siècle dernier?

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Pour remettre en cause l’existence du réchauffement climatique, certains climatosceptiques affirment que les mesures de température d’hier ne peuvent être comparées à celles d’aujourd’hui : « Une mesure faite en 1880 ou en 1910 n'a RIEN à voir avec une mesure faite aujourd'hui, et encore moins l'amplitude de celles-ci », déclare notamment un internaute sous une publication Facebook de la RTBF. Mais qu’en est-il vraiment ?

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Pour répondre à la question, la RTBF s’est penchée sur les mesures et l’analyse des données des températures en Belgique depuis le début des relevés officiels, en 1833.

Uccle et Saint-Josse-ten-Noode

La station de l’Institut Royal Météorologique de Belgique n’a pas toujours été située à Uccle. Jusqu’en 1890, les relevés de température étaient effectués à Saint-Josse-ten-Noode. Dès lors, comment peut-on comparer des températures qui n’ont pas été mesurées sur le même site ? Des travaux de mesures ont en fait été réalisés entre 1886 et 1890 par des équipes de l’époque pour homogénéiser les données, ce qui les rend comparables entre elles.

 

Le matériel

Jusqu'en 1983 à Uccle, les températures sont mesurées sous un abri semi-ouvert. Or, aujourd’hui, c’est un abri fermé qui est utilisé. Le matériel pour la prise de mesure a également été modernisé. Il est donc légitime de se demander si la comparaison des températures d’hier et d’aujourd’hui est bien pertinente. Mais les scientifiques ont pensé à tout : d’anciens thermomètres à alcool, en abri fermé et en abri semi-ouvert, se trouvent toujours dans la station belge.

Les données sont ainsi comparées et homogénéisées afin « d’obtenir une idée précise de la différence observée au niveau de ces résultats », précise le climatologue Sébastien Doutreloup, du Laboratoire de Climatologie de l’Université de Liège, interrogé par la RTBF.

Urbanisation

Le dernier élément qui pourrait faire douter de la véracité des mesures, c’est l’effet de site. En effet, Uccle n’est pas la même qu’en 1880, lorsqu’elle se trouvait en pleine campagne. L’urbanisation est passée par là. Encore une fois, c’est une différence qui a été prise en compte par les météorologues. Les données ont été recalculées pour connaitre la température théorique exacte dans une station « neutre » : « Le travail des scientifiques de l’IRM a été très rigoureux pour homogénéiser la série de températures d’Uccle », affirme le météorologue de l’IRM, Pascal Mormal.

 

Des détails

Les relevés de température ont bien changé depuis 1833 mais les scientifiques prennent ces changements en compte lorsqu’ils comparent les données. Il est donc pertinent de comparer les températures prises un 14 avril 1899 à celles d’un 14 avril 2022 : « On peut chicaner sur des détails, mais il n’y a aucun doute sur la fiabilité de ces mesures. Pas à 100%, c’est vrai, mais on s’en approche autant que possible », ajoute Pascal Mormal.

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