
Tondre sa pelouse maintenant ? Un véritable désastre pour la biodiversité

Un oeil jeté par la fenêtre suffit pour s'en rendre compte : la nature revit. Après plusieurs mois laissés en léthargie, les arbres bourgeonnent, les fleurs fleurissent et l'herbe pousse. Dans les jardins, certains gazons prennent de l'envergure et la tentation de sortir la grande faucheuse pour ratiboiser la parcelle se fait de plus en plus forte.
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Faire vrombir votre moteur quatre temps a pourtant un impact incommensurable sur l'environnement qui l'entoure. Et plus le temps passe, et plus les raisons de laisser dormir votre machine quelques semaines de plus dans l'abri de jardin sont claires.
L'élément central reste évidemment la préservation de la biodiversité. Si voir son carré vert "entretenu" donne une certaine satisfaction, il n'en reste pas moins que la faune et la flore en pleurent toutes leurs larmes. Alors pour comprendre les bienfaits de laisser pousser ses herbacées, c'est le regard que l'on porte sur sa terre qu'il faut modifier. D'un périmètre global et unique, il faut se rapprocher, s'agenouiller, se courber et baisser le regard pour découvrir la richesse qu'il se cache entre ces herbes. La pelouse est d'abord une véritable pouponnière. Elle accueille, sans que vous le sachiez peut-être, des nids de certains oiseaux, mais aussi de certains insectes. La première tonte printanière élimine toutes ces progénitures à venir. C'est le cycle de reproduction d'une certaine frange de la faune qui se voit littéralement couper l'herbe sous les pattes.
Pour la flore, cette fois, passer la tondeuse est l'équivalent de dégainer la mitrailleuse sur le champ de bataille. Pissenlits, orties, coquelicots, trèfles, pâquerettes... Autant de végétaux plus ou moins gracieux au regard mais tous essentiels pour les abeilles. Ils sont sources du nectar nourricier tant recherché par ces insectes pollinisateurs. Supprimer ces éléments de son jardin, c'est accepter de supprimer un vivier nécessaire pour bourdons, ou papillons.
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Mais soyons de bon compte, voir la forêt vierge s'emparer de son chez soi n'est pas toujours des plus gracieux. Alors si la nature est telle que le recours à sa tondeuse semble indispensable, il reste quelques règles de bonne conduite pour éviter de créer un véritable marasme écologique.
Il est commandé de tondre à la hauteur la plus haute pour limiter tant que faire se peu les dégâts. Mais il est également possible de redessiner son jardin grâce à la tonte différenciée. Il s'agit là de créer des chemins d'herbes courtes tout en laissant la nature se développer sur les côtés. Un véritable compromis permettant de concilier les contraintes "esthétiques" et de biodiversité.
Notons aussi que l'herbe haute permet de conserver une certaine humidité et limite les risques de sécheresse des sols.