
Jour du dépassement en Belgique : comment expliquer l’empreinte carbone énorme de notre petit pays ?
Concrètement, si l’ensemble du monde vivait comme la Belgique, il nous faudrait 4,1 Terres. C’est beaucoup trop. L’empreinte globale de l’humanité en moyenne représente l’équivalent de ressources que pourrait produire 1,7 Terre.
Et la date de dépassement arrive toujours de plus en plus tôt, le Jour du Dépassement mondial l’an dernier était le 28 juillet 2022. Soit près de quatre mois après notre date belge. Mais comment expliquer l’empreinte écologique si élevée de la Belgique ?
Un signal fort
Avant tout chose, il parait important de rappeler que le Jour du Dépassement est un signal fort. Il s’agit du moment où l'humanité a utilisé autant de ressources naturelles que ce que les écosystèmes de la planète peuvent regénérer en une année entière. Et si il est possible de vivre à crédit pendant un certain temps, cela n’est pas éternel et il n’y a aucun avantage à le faire. Depuis les années 70, cette date ne fait qu’avancer (à part lors de rares exceptions).
À l’aune du changement climatique, et au lendemain du dernier rapport (alarmant) du GIEC, la question n’est plus tant de savoir combien de temps nous pouvons encore vivre à crédit. Ce n’est tout simplement plus possible. Pour WWF, il faut que l’humanité parvienne à vivre dans les limites des moyens de la Terre. La question est plutôt de savoir si nous y parviendrons de manière volontaire ou contraint par des catastrophes.
Une empreinte écologique parmi les plus élevées au monde
Et force est de constater que la Belgique fait office de mauvais élève en matière d’empreintes écologiques. Notre petit pays, avec une empreinte de 4,1 Terres, a l’un des Jours du dépassement les plus avancés dans l’année du monde. Comment expliquer cela ?
Cela vient du fait qu’en Belgique, notre biocapacité – soit la capacité d’un écosystème à reconstituer ses ressources naturelles, tout en absorbant les déchets qui découlent de sa consommation – est extrêmement limitée et faible.
En effet, la biocapacité de la Belgique est de 0,8 hectare global par personne. C’est la quantité d’hectares de terres et de mers biologiquement productifs avec une productivité moyenne mondiale. Cette quantité ne représente que la moitié de la quantité disponible par personne dans le monde, qui s’élève à 1,6 hectare mondial.
La biocapacité est l'une des ressources physiques les plus essentielles de l'humanité : elle est le fondement de toutes les chaînes alimentaires de la planète, y compris toutes les chaînes de valeur de l'économie. Elle est également nécessaire pour accéder à d'autres ressources.
Dans ce cadre, l'empreinte de la Belgique, qui s’élève à 6,5 hectares globaux par personne, est 8,5 fois supérieure à sa propre biocapacité. Ce qui explique notre jour de dépassement prématuré.
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Quelles solutions ?
Dans son dernier rapport, WWF offre des pistes de solutions pour parvenir à réduire cette empreinte écologique. Par exemple, on y constate que l’empreinte carbone représente environ 65% de l’empreinte belge totale. La mobilité (20%) ainsi que la production agricole (21%) sont également deux grands acteurs dans notre empreinte.
L’ONG propose donc d’éventuellement commencer par ces deux secteurs afin de diminuer son empreinte. L’alimentation premièrement où il est relativement aisé de changer quelques habitues (comme la quantité de viande consommée) mais où l’ONG a lancé son projet #Eat4Change où elle proposait pléthore de solutions afin d’adopter une alimentation plus durable.
Et puis la mobilité ensuite. Lorsque que l’on sait que les transports sont responsables de 24% des émissions de CO2 dans le monde, la mobilité douce apparait comme une potentielle solution pour réduire le bilan carbone. A condition que les installations suivent…