«Touche pas à ma viande!» : Tatiana Silva provoque la colère des éleveurs français

«20 à 50 % de la pollution en France provient de notre alimentation due à la production, la transformation, les transports, a avancé Tatiana Silva dans la rubrique «Notre Planète», à la fin de son bulletin météo du 29 janvier, sur TF1. Alors vous le savez, c’est important de manger saisonnier, c’est-à-dire de manger des fruits et légumes de saison, essayer de manger le moins transformé possible, et peut-être retirer quelques jours voire totalement la consommation de viande», ajoutait l’animatrice de télévision et ex miss Belgique.

C’est ce dernier conseil qui est resté sur l’estomac de certains éleveurs français, comme l’a relevé Sudinfo. Véronique Le Floc’h, présidente de la Coordination Rurale (un syndicat agricole) n’a pas hésité à dénoncer une «propagande anti-viande réalisée lors d’un bulletin météo et sans aucun débat possible». Sous prétexte que la production de viande générerait du gaz à effet de serre (GES), il faudrait donc s’arrêter totalement d’en consommer ? Dicter et invectiver la population sur sa manière de manger devient intrusif et infantilisant. Chacun a conscience du problème d’émission de GES ! Mais manger de la viande est encore un droit, quoi qu’on en dise !»

Parce que nous sommes assez grands pour savoir comment nous sustenter ! @ChLambert_FNSEA @VeroLefloch @Interbev_fr @FleuryJean @MFesneau Lettre à la présentatrice météo qui nous conseille de ne plus manger de viande [par J.-P. Pelras] - L'agri https://t.co/WOu88AMOHS

— Pelras Jean Paul (@JeanPelras) January 31, 2023

«Alors là franchement, encore une fois, on touche le fond, réagissait sur Facebook un éleveur charolais. Vraiment, la meuf elle prend l’avion comme moi j’utilise ma voiture ! Bon, j’exagère un peu mais moi le 19 Janvier 2023, j’étais pas en Asie à me faire dorer la pilule sur une plage paradisiaque !», disait-il, précisant avoir trouvé l’information sur le compte Instagram de Tatiana Silva.

Avant d’ajouter : «Elle doit à peu près changer entre 5 et 10 fois de tenues vestimentaires par jour (ça c’est très écolo), puis elle se poupoune le visage tous les jours avec des produits dont il ne faudrait pas connaître l’origine. Mais Mademoiselle Tatiana Silva, pendant son bulletin météo du 30/01/2023, vient nous annoncer que pour sauver la planète, il faut consommer moins de viande. Alors là, chapeau ! Encore et encore des donneurs de leçons !!!»

La viande, très couteuse pour le climat 

D’autres ont toutefois davantage goûté au conseil donné par la présentatrice météo. «Le 29 janvier, la présentatrice météo du JT de @TF1 a conseillé en direct aux téléspectateurs de consommer moins de viande. Nous aimerions lui dire merci», a réagi l’association QuotaClimat sur Twitter.

«C’est un fait bien établi, la surproduction de viande a un impact écologique majeur, et il n’y aura pas de transition écologique sans baisse de la conso. Mais c’est grand courage de le dire en public. Pour la science et le courage, double bravo», a commenté le mathématicien et homme politique Cédric Villani (ancien soutien d’Emmanuel Macron et désormais membre de la France Insoumise).

C'est un FAIT BIEN ÉTABLI, la surproduction de viande a impact écologique majeur & IL N'Y AURA PAS de transition écologique sans baisse de la conso. Mais c'est grand courage de le dire en public 👏 Pour la science & le courage, double bravo à @tatianasilva https://t.co/eLNJetrE5F

— Cédric Villani (@VillaniCedric) February 7, 2023

Selon le rapport 2013 de l’'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture de l’ONU (FAO), la viande, plus que tout autre aliment, coûte en effet très cher au climat de la planète. En 2005, l’élevage de bétail dans le monde était responsable de 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre liée aux activités humaines. L’élevage émet environ 7 milliards de tonnes de CO2 par an, soit plus que l’ensemble des émissions totales de la France et des Etats-Unis réunis.

À noter que combinée à celle de produits laitiers, la production de viande émet la moitié des gaz à effet de serre liés à l’alimentation, alors que celles-ci ne représentent que 20 % des calories ingérées au niveau mondial, selon les données avancées par Le Monde.