
Le Green Deal européen face à l'IRA américain : comment soutenir les technologies vertes ?

IRA américain
Une enveloppe “pour la planète”
En août dernier, le président américain Joe Biden fait passer une loi inédite, appelée Inflation Reduction Act. Son nom ne l’indique pas, mais il s’agit de lutter contre le changement climatique. Grâce à un budget dédié de plus de 400 milliards de dollars, les États-Unis entendent réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 50 % d’ici à 2030, par rapport à 2005.
Produire, mais vert
Concrètement, cette enveloppe veut soutenir la “clean tech”. Toute entreprise investissant sur le sol américain dans les véhicules électriques, l’éolien ou autres énergies renouvelables peut désormais bénéficier d’exonération fiscale et/ou de subsides. De quoi inciter les industriels européens à déménager aux USA.
Démarchage international
Depuis fin 2022, les politiques américains encouragent les entreprises de l’UE à investir “vert” chez eux. Objectif: développer les chaînes d’approvisionnement. En octobre, l’allemand BMW a ainsi lancé la construction de nouvelles unités de production de batteries électriques en Caroline du Sud, pour 1,7 milliard de dollars.
American cars first
Outre les avantages offerts aux entreprises, l’IRA prévoit des subsides pour les ménages américains achetant un véhicule électrique neuf made in USA. Jusqu’à 7.500 euros pour une Tesla ou une autre voiture électrique produite aux États-Unis ou dans l’un des pays partenaires (Mexique, Canada).
Green Deal européen
L’UE prise de court
Depuis la mise en place de l’IRA, c’est le branle-bas de combat en Europe. Les dirigeants, à commencer par notre Premier ministre Alexander De Croo, craignent de voir les industries fuir de l’autre côté de l’Atlantique et dénoncent le “démarchage agressif” des États-Unis. Fin 2022, les Vingt-Sept ont demandé à ce qu’une stratégie européenne soit mise en place.
Réponse européenne
Fin janvier, la Commission européenne a donc proposé un plan appelé Green Deal pour, d’après sa présidente Ursula von der Leyen, “sécuriser la place de l’Europe dans cette nouvelle économie”. Objectif: adopter nous aussi des mesures pour favoriser l’industrie propre sur le territoire, histoire de rester concurrentiel.
Les Vingt-Sept divisés
Cette feuille de route, qui comprend notamment un assouplissement des règles d’aides d’État et une accélération des procédures d’autorisation, sera soumise aux Vingt-Sept lors d’un Conseil européen cette semaine. Les discussions s’annoncent tendues: certains pays craignent que ces mesures favorisent les États les plus riches, accroissant ainsi la concurrence intra-européenne.
“Une base excellente”
Pour Alexander De Croo, ces premiers éléments du Green Deal restent “une excellente base de discussion”. Le Premier ministre salue l’engagement de l’Europe pour les technologies vertes: “Pour la première fois depuis longtemps, l’Europe mènera à nouveau une politique industrielle, et c’est une bonne chose”.