
Pourquoi ce ministre de Tuvalu s’adresse à la COP 26 les pieds dans l’eau

À 15.000 kilomètres de Glasgow, l’archipel de Tuvalu est un petit archipel polynésien de neuf atolls. Point culminant ? Cinq mètres au-dessus du niveau de la mer. Confetti perdu dans l’immensité de l’océan Pacifique, l’archipel est aujourd’hui menacé par la montée des eaux. Le sel de la mer y détruit les cultures. Les arbres y tombent, et ne font plus barrage au vent. Le sable et la terre y sont soufflés au loin, l’érosion ronge petit à petit les côtes. Pour ses 11.000 habitants, le changement climatique, c’est maintenant. Au rythme actuel, on estime que l’archipel aura disparu d’ici à 2050.
La lecture de votre article continue ci-dessous
Pour faire entendre sa voix jusqu’à la COP 26, Simon Kofe a décidé de mouiller le costume. Les pieds dans l’eau, le ministre des affaires étrangères de Tuvalu a enregistré une déclaration vidéo, jeudi 4 novembre. Dans son discours, Simon Kofe a voulu rappeler les « situations réelles dues au réchauffement climatique et à l’élévation du niveau de la mer qu’affronte Tuvalu".
Obliger les pays riches à prendre leurs responsabilités
D’autres archipels sont également menacés par le réchauffement de la planète. Lors de la COP 24 à Katowice (Pologne), en décembre 2018, les dirigeants des îles Cook, des Samoa et de Kiribati, des Etats insulaires particulièrement vulnérables à la montée des eaux , avaient déjà lancé un appel au secours.
À la COP26, l’Alliance des petits Etats insulaires (qui représente une quarantaine de Nations) a annoncé être prête à se lancer dans une bataille juridique pour obliger les pays riches à prendre leurs responsabilités et payer les dommages qu’ils occasionnent, même à l’autre bout du monde.
«La confiance dans les engagements volontaires des pays pollueurs n’est plus là et la discussion sur les dommages et pertes reste dans les marges à cette COP, a déploré (propos relayés par Le Monde) Gaston Browne, premier ministre d’Antigua-et-Barbuda (Caraïbes) et président de l’Alliance des petits Etats insulaire. Or, nous ne pouvons pas juste rester assis en espérant la charité ou en mendiant de l’aide. C’est pour cela que trouver un mécanisme légal international pour contraindre les pays pollueurs à payer est si important".