Des billets d'avion toujours plus chers, à cause de la pénurie de pièces détachées cette fois

Alors que certains réfléchissent encore à leur destination de vacances, la mauvaise surprise pourrait bien venir du prix des billets d'avion.

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Des avions cloués au sol. L'image rappelle les turbulences par lesquelles le secteur aérien a dû passer durant la crise sanitaire. Aujourd'hui, la fréquentation est revenue presque à son niveau d'avant pandémie. Nos confrères de la DH rapportent d'ailleurs que selon l'Organisation mondiale du tourisme "les arrivées au niveau international devraient se situer en 2023 de 80 % à 95 % de leurs niveaux d’avant la pandémie. Rien qu’au premier trimestre de cette année, on est déjà à 80 % par rapport à l’avant-crise, alors qu’un continent comme l’Asie reprend seulement ses activités."

Mais si la demande est bel et bien de retour, le problème se pose au niveau de l'offre. Car des avions toujours sur le tarmac est loin d'être de l'histoire ancienne. Aujourd'hui, c'est la pénurie de pièces détachées qui fait trembler le secteur. "Le patron de la compagnie aérienne Lufthansa n’en revient toujours pas. En 30 ans de carrière dans le transport aérien, l’Allemand Carsten Spohr reconnaît n’avoir jamais vu ça", note sur son site la RTBF. Mais la situation ne toucherait pas que la maison mère de Brussels Airlines et s'étendrait à d'autres compagnies, plus discrètes celles-ci.

Les destinations méditerranéennes menacées ? 

Mais cette pénurie trouverait son origine dans la reprise rapide et vigoureuse du marché. En quelques mois, il a fallu sortir des hangars des centaines d'avions immobilisés. C'est à cet instant que la pression sur les fabricants de pièces aéronautiques s'est matérialisée. Tout le monde a eu besoin de pièces rapidement pour faire redémarrer la machine.

Problème, ces mêmes usines avaient elles aussi été lourdement impactées par la crise. Concrètement, c'est la flotte mondiale qui est réduite. "On sait, par exemple, qu’il y a énormément de difficultés à maintenir en vol les Boeing 737-800. Or, chez nous, ces appareils couvrent l’ensemble du bassin méditerranéen. Les difficultés pour assurer leur maintenance ne sont donc pas anecdotiques, surtout au seuil de la haute saison touristique…", précise à nos confrères du service public Jean Collard, expert du secteur aérien.

Cette problématique d'approvisionnement pourrait perdurer au-delà de 2025. D'ici là, la loi de l'offre et de la demande va faire son oeuvre. Le prix des billets risque d'encore augmenter. D'autant plus qu'une nouvelle donne entre en jeu selon Jean Collard : "Le problème fondamental est de savoir si le prix des pièces de rechange va augmenter. Pour moi, c’est fort probable parce que ce qui est rare est cher. Ces hausses de prix vont se répercuter sur les frais d’entretien et en bout de course, il est inévitable que ce soit répercuté sur le prix des billets d’avion".

Alors de combien les précieux sésames risquent-ils d'être majorés ? La réponse arrivera certainement assez vite, mais voyager en avion pourrait rapidement devenir un véritable luxe.

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