
Pourquoi l’eau est-elle plus chère en Wallonie qu’à Bruxelles ?
On considère, en Belgique, que l’on consomme en moyenne 96 litres d’eau par jour. On observe une très légère différence sur le territoire, le Wallon serait un brin plus parcimonieux (93 litres) avec l’eau que ses voisins flamand (99 litres) et bruxellois (96 litres). Une différence relativement anecdotique mais qui peut peser lourd sur la facture annuelle.
En effet, on estime que la facture d’eau pour un ménage moyen à Bruxelles tourne aux alentours de 554 euros. Un montant bien moins élevé qu’en Wallonie où la facture est bien plus salée. Environ 756 euros, mais cela peut grimper jusqu’à 938 euros en fonction des régions.
Comment donc expliquer cette différence de prix entre la Wallonie et Bruxelles ?
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Une question de densité
Concrètement, le prix de l’eau ne varie pas en fonction des régions. La différence ne vient pas de l’eau en tant que telle, mais bien des services mis en place pour amener l’eau jusqu’à nous. Avant de couler dans nos baignoires ou éviers, cette dernière doit être épurée, traitée, et ensuite acheminée dans nos foyers.
Et toutes ces infrastructures : stations de pompage, traitement des eaux, réservoirs ou encore canalisation ont forcément un coût. Et le coût de ces installations dépend du nombre de foyers. En effet, au plus elles desservent des ménages, au plus leur charge financière est répartie sur un plus grand nombre, et est donc moins élevée par individu.
À ce petit jeu de la densité, Bruxelles s’en sort gagnante haut la main. Environnement urbain, relativement densément peuplé, le coût de ces infrastructures est bien mieux réparti. Et donc bien plus rentable.
D’ailleurs, pour mieux rendre compte de la différence de situation, la SWDE (Société Wallonne des Eaux) a expliqué qu’il lui faut 6 fois plus de conduites en Wallonie pour acheminer l’eau qu’à Bruxelles, vu que l’habitat wallon est bien plus espacé que l’habitat bruxellois.
Une question de terrain
Autre facteur à prendre en compte, et pas des moindre, qui justifie également cette différence de prix : la nature même des sols. En effet, le terrain est plus accidenté en Wallonie, région bien plus vallonnée que Bruxelles. Et le sol wallon est autrement plus rocheux.
Ce qui sous-tend que l’installation et l’entretien des conduites par exemple (ou d’autres infrastructures) dans ces conditions plus difficiles, implique un coût également plus élevé. S'ajoute à cela les plus nombreux sites de captages en Wallonie, gonflant encore un peu plus la facture.