Grève chez Delhaize : "Delhaize, c’est la pointe de l’iceberg, demain c’est tout le commerce"

128 magasins Delhaize passeront sous franchise. Depuis cette annonce, entre les travailleurs et la direction du groupe, c’est le dialogue de sourds.

Travailleurs en grève chez Delhaize : comment font-ils pour tenir sans salaire?
© Belga Image

Les syndicats

Une bombe
Les grévistes continuent à s’opposer aux plans de la direction de franchiser les 128 magasins intégrés Delhaize. Une annonce faite le 7 mars qui a fait l’effet d’une bombe parmi le personnel. Les magasins sont en grève depuis lors, avec une participation variable entre le nord et le sud du pays.

Nos dernières vidéos
La lecture de votre article continue ci-dessous

La Belgique de papa
Pour les syndicats, tous confondus, c’est le signe de la fin d’une époque et d’un rapport de force. Ils risquent ici de perdre l’union de 9.200 travailleurs promis à la dilution dans 128 entités indépendantes. C’est pareil chez Intermarché pour les 86 magasins achetés à Mestdagh.

Des patrons guignols
Qu’ils se mettent autour de la table comme des patrons, et pas des guignols, a rugi Myriam Djegham, secrétaire nationale commerce à la CNE. On ne va pas se laisser faire. Delhaize, c’est la pointe de l’iceberg, demain c’est tout le commerce.” Pour l’heure, la direction mise sur de prochaines rencontres “sereines” sans aucun signe d’ouverture ou de marche arrière.

Hara-kiri
Myriam Delmée, présidente du Setca en charge du commerce, estime que “les dirigeants de l’entreprise montrent qu’ils sont incapables de gérer leur modèle commercial, en le confiant à des indépendants. J’appelle cela se faire hara-kiri”.

La direction

Zéro négociation
Pour la direction, il n’est pas question d’une négociation mais d’une phase d’information à l’attention des syndicats, avant de passer à la concrétisation du plan conçu en Belgique et avalisé par la maison mère Ahold Delhaize aux Pays-Bas.

Pas avouable
Nous comprenons la réaction émotionnelle des travailleurs”, assure Xavier Piesvaux, le CEO de Delhaize Belgique, toutefois résolument convaincu des vertus de la conversion de tous les intégrés vers la franchise. Le discours officiel ne reprend pas les avantages, moins avouables, de la formule pour les franchiseurs: transférer le risque entrepreneurial à ses affiliés.

Emplois perdus
Le nombre de postes qui seront perdus a été déjà précisé par la direction: 208 employés sont concernés. La direction “assure” que les personnes remerciées pourront postuler dans de nouveaux emplois créés. En attendant, le patron du groupe, Frans Muller, a vu l’an dernier son salaire augmenter de 14 % 6,51 millions).

Un quart d’heure
La première rencontre des syndicats avec les patrons a duré à peine un quart d’heure. Les dirigeants du Lion devaient répondre aux 90 questions que les syndicats leur avaient posées précédemment. Les représentants du personnel, unis en front commun, ont rejeté totalement le plan de franchise avant de quitter la salle.

Débat
Sur le même sujet
Plus d'actualité