
Alimentation: voici un changement qui va fortement impacter vos courses au supermarché

Dans les supermarchés, le logo à cinq lettres est devenue une référence. Mais parfois, la notation du Nutri-Score a de quoi surprendre. Peut-être avez-vous ainsi été interloqué par ces chips classés "C", là où un pavé de saumon tombait dans la catégorie "D", voire "E". Des cotes paradoxales qui remettent en question le bien-fondé de cet indicateur. C'est en ce sens que l'Europe devrait s'attarder à ce problème. Les autorités font ainsi savoir que des améliorations du système sont déjà sur le tapis, mais cela n'est pas pour plaire à tout le monde. Plusieurs pays, réfractaires au Nutri-Score, tentent de bloquer certains projets, ce qui retarde certains volets de la réforme.
Fini les Chocapic notés "A" !
La bonne nouvelle, c'est que selon le SPF Santé, le comité scientifique en charge du Nutri-Score a bel et bien achevé son travail de perfectionnement de son algorithme. Le but est notamment d'augmenter la note de certains produits aux propriétés nutritionnelles intéressants, alors que les aliments sucrés, salés ou encore riches en mauvaises matières grasses se verraient déclassées.
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De cette façon, il serait possible de valoriser un riz complet par rapport à un riz blanc. Idem pour le pain. Les poissons gras et la viande blanche verraient leurs cotes réhaussées (sauf ceux salés), contrairement aux préparations ultra-transformées et à la viande rouge. Les Chocapic avec un score "A" appartiendraient au passé. À l'inverse, les huiles d'olive, de colza, de noix et de tournesol seront mieux valorisées, tout comme les fromages pauvres en sel. Ces changements permettraient ainsi d'améliorer considérablement la justesse du Nutri-Score quant à l'intérêt réel de tel ou tel produit.
Une réforme, mais quand ?
En parallèle, l'Europe a étudié la possibilité de rendre l'utilisation de ce système obligatoire et uniforme dans les 27 membres de l'Union. Pour l'instant, seuls quelques États d'Europe de l'Ouest l'ont adopté. Mais ici, ça coince. La réforme était prévue pour 2022 mais a été repoussée depuis, sans qu'une nouvelle date précise ne soit annoncée. "Une campagne de lobbying intense contre cet outil au profit d'intérêts commerciaux a malheureusement brouillé les cartes", regrette auprès de la RTBF Emma Calvert, du Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC).
Plusieurs pays du continent s'opposent également à ce projet. Parmi eux, on trouve surtout le gouvernement d'extrême-droite italien, mené par Giorgia Meloni. Des produits phares de la péninsule pourraient en effet obtenir une mauvaise note, comme le célèbre Nutello de Ferrero, ainsi que des produits très salés comme le parmesan ou le jambon de Parme. L'Italie a réussi à s'attirer les faveurs de la Hongrie, de la Roumanie, de la Tchéquie, de la Grèce ou encore de Chypre.
La réforme prend donc du retard et la question se pose de savoir quand l'amélioration de l'algorithme du Nutri-Score pourra entrer en vigueur. Selon le SPF Santé, cité par Sud Info, il faut d'abord que le comité scientifique termine la réévaluation concernant les boissons. "La date d'entrée en application des changements sera confirmée à cette occasion. Mais l'idée est de les implémenter au plus vite. Les nouveaux usagers du Nutri-Score devront utiliser les nouvelles versions dès leur publication tandis qu'un délai de deux ans sera prévu pour les usagers des algorithmes actuels", confirme-t-il.