
Embargo européen sur les produits pétroliers russes : faut-il s'attendre à une hausse des prix?

L'embargo vise à limiter davantage les revenus russes générés par les ventes de ressources énergétiques et donc le financement son invasion de l'Ukraine par ce biais.
Selon les dernières statistiques européennes de l'agence européenne Eurostat, la Russie a exporté des produits pétroliers comme du diesel pour plus de 2,3 milliards d'euros vers l'UE en octobre. Des produits ont été vendus à l'Allemagne seule pour l'équivalent de 558 millions d'euros.
L'embargo a été décidé en juin dans le cadre du sixième paquet de sanctions européennes frappant la Russie en représailles à l'invasion de son voisin ukrainien. Il prévoit des exceptions temporaires pour certains pays membres de l'UE.
Cet embargo européen s'ajoute à une interdiction d'importation de barils de pétrole brut russe par voie maritime, déjà d'application depuis début décembre.
Risque de pénurie ?
Doit-on craindre une pénurie ou une augmentation des prix ? Selon Jean-Benoît Schrans, porte-parole d’Energie, les entreprises du secteur ont eu le temps d’anticiper en recherchant de nouvelle filières d’approvisionnement : « La part du diesel russe en Europe est déjà passée de 45 à 25 % ces derniers mois. En attendant, on constate que le niveau des stocks de diesel dans le hub portuaire Anvers-Rotterdam-Amsterdam, qui est important pour notre région, est au niveau d'octobre 2021, c'est-à-dire avant la guerre en Ukraine », a-t-il déclaré au Nieuwsblad.
Il ne devrait donc pas y avoir de problèmes d’approvisionnement dans nos stations-services et chez les fournisseurs de mazout de notre pays : « Nous avons la chance d'avoir deux très grandes raffineries sur notre territoire, ExxonMobil et TotalEnergies. Et ils produisent plus que nous ne consommons nous-mêmes », a ajouté Johan Mattart, le porte-parole de la Brafco.
Pour compenser le diesel russe, Energia s’attend à une nouvelle hausse des importations en provenance du Moyen-Orient et des Etats-Unis. En ce qui concerne une éventuelle hausse des prix, il est difficile d’estimer quel impact aura l’embargo : « Toutes sortes de facteurs influencent les cotations sur les marchés internationaux ». Mais Energia ne s’attend pas à une hausse des prix spectaculaire : « Remplacer les importations russes par des approvisionnements en provenance de régions plus éloignées a un surcoût logistique pour le transport. Mais nous estimons l'impact à 1 à 2 cents par litre au maximum ».