Environnement: la N-VA salue la position de De Croo, le PS et les écologistes s'étranglent

"C'est une bonne chose que le Premier ministre s'aligne sur notre point de vue", a dit Mme Demir (N-VA) en réponse à de nombreuses questions au parlement flamand.

La ministre flamande de l'environnement Zuhal Demir et le président du ministre flamand Jan Jambon (N-VA, tous les deux)
La ministre flamande de l’environnement Zuhal Demir et le président du ministre flamand Jan Jambon (N-VA, tous les deux) @BELGAIMAGE

Le ministre-président flamand et la ministre flamande de l'Environnement, Jan Jambon et Zuhal Demir, tous deux N-VA, se sont réjouis mercredi de la position exprimée par le Premier ministre, Alexander De Croo, et favorable à une pause dans les normes environnementales.

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"C'est une bonne chose que le Premier ministre s'aligne sur notre point de vue", a dit Mme Demir (N-VA) en réponse à de nombreuses questions au parlement flamand.

"Dans le passé nous devions toujours boxer contre Mme Khattabi (ministre fédérale du climat, Ecolo)". "Maintenant, nous pourrons atteindre facilement un accord au sein de la Direction générale coordination et affaires européennes (DGE, l'une des directions du SPF Affaires étrangères chargée de coordination belge de la politique européenne) et nous pourrons défendre ensemble cette position au niveau européen", a précisé M. Jambon (N-VA).

Dans la journée de mardi, Mme Demir avait expliqué, à la suite de propos du président français Emmanuel Macron, qu'il fallait moins d'objectifs ambitieux et de nouvelles législations en matière climatique ou environnementale, et mettre l'accent davantage sur l'adaptation aux changements climatiques.

 

 

Démenti de Zakia Khattabi

Mardi soir, M. De Croo (Open Vld) n'a pas remis en cause les objectifs climatiques de l'UE mais il a plaidé pour une pause dans les normes environnementales. À ses yeux, le fardeau devient trop lourd pour l'industrie, il faut se concentrer sur l'enjeu climatique et la réduction des gaz à effet de serre "On ne peut pas tout faire en même temps", a-t-il expliqué dans plusieurs médias, assurant qu'il relayait une position belge à l'égard d'un projet de texte européen sur la protection de la nature actuellement discuté par les 27: la "Nature Restoration Law" et qui susciterait des inquiétudes en Flandre.

 

 

"Les gouvernements, ensemble, ont décidé que la Belgique demanderait des modifications significatives par rapport à cette loi", a assuré le Premier ministre. Interrogé mercredi par l'Agence Belga, Zakia Khattabi a toutefois contesté que le gouvernement fédéral ait arrêté une position au sein de la DGE en vue d'un Conseil environnement de l'UE qui doit se pencher le 20 juin sur un projet de "Nature Restoration Law" (loi de restauration de la nature).

Le point devrait être abordé jeudi soir en comité ministériel restreint et vraisemblablement se traduire par un constat de désaccord entre les composantes de la Vivaldi.

Selon les conclusions "opérationnelles" d'une réunion de la DGE de ce jeudi en vue de la réunion des représentants permanents des Etats membres de l'UE, la position suivante a été adoptée: les modifications apportées au projet vont dans le bon sens mais la Belgique a encore "des préoccupations sur un certain nombre d'articles", en particulier les articles 3, 4 et 5 (qui contiennent les définitions utilisées dans le texte et concernent la restauration des écosystèmes terrestres, côtiers, d'eau douce et marins).

 

 

La campagne électorale déjà lancée?

Quel que soit le libellé très diplomatique de la DGE, dans l'aile gauche de la Vivaldi, les propos de M. De Croo sont mal passés et assoient l'idée d'un Premier ministre libéral qui s'est lancé dans la campagne électorale. Dès mardi soir, les écologistes ont dénoncé les propos de M. De Croo. "Ce n'est pas le Premier ministre qui s'est exprimé ce soir", a lancé le co-président d'Ecolo, Jean-Marc Nollet.

"La réalité scientifique: la crise climatique et l'érosion de la biodiversité sont deux crises intimement liées, c'est ce que nous disent dans un rapport commun (le premier) les experts du climat (GIEC) et de la biodiversité (IPBES)", a fait remarquer Mme Khattabi (Ecolo).

Le président du PS, Paul Magnette, s'est également insurgé et a accusé M. De Croo d'être à nouveau sorti de l'accord de gouvernement, après ses déclarations du 1er mai sur les allocations de chômage. "Une fois de plus, le Premier ministre ne respecte pas son propre accord de gouvernement", a-t-il soutenu.

Le MR a par contre défendu le libéral flamand. "La position du Premier ministre ne doit pas être caricaturée. Il souhaite, comme nous, préserver le climat et la planète tout en préservant le bien être de nos concitoyens. Son raisonnement, comme le nôtre, est juste de maintenir un équilibre face à des enjeux multiples. Il faut donc légiférer intelligemment et pas par dogmatisme. La gauche veut-elle la misère et les famines?" a-t-il expliqué sur Twitter.

 

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