Une semaine après la réforme de la collecte des déchets à Bruxelles : « C’est le jour et la nuit »

Sacs orange, modification des horaires, créneaux parfois très réduits pour le ramassage… Le démarrage de la réforme de la collecte des déchets à Bruxelles a été laborieux. Le nouveau calendrier intègre deux principaux changements: la limitation à une collecte (au lieu de deux) des sacs blancs (déchets non triés) et l'obligation de trier ses déchets organiques, notamment dans des sacs orange ramassés séparément. Sur certaines voiries, la collecte est à nouveau organisée en soirée.

Un démarrage laborieux

«La réforme débute mal! Evitons que Woluwe ne devienne une déchetterie à ciel ouvert avec des sacs en rue pendant une semaine à la merci des corneilles et des renards», réagissait mardi dernier Benoît Cerexhe (Les Engagés), bourgmestre de Woluwe-Saint-Pierre, sur Twitter. «A Evere ce mardi matin, 6273 poubelles jonchent les trottoirs….un inventaire précis vient d’être envoyé à Bruxelles-Propreté en espérant qu’un rattrapage sera opéré…. », commentait sur le même réseau social l’Everois Ridouane Chahid (PS).

Je demande de TTE URGENCE à la Région (@alainmaron) d’org. aujourd'hui une tournée de rattrapage de collecte des sacs ⚪️. La réforme débute mal! Evitons que #Woluwe1150 ne devienne une déchetterie à ciel ouvert avec des sacs en rue pdt 1 sem. à la 🙏 des corneilles & des renards pic.twitter.com/53C3b9WqGo

— Benoît CEREXHE (@Cerexhe) May 16, 2023

Entrée en vigueur lundi dernier, la réforme a donc connu des débuts compliqués dans plusieurs communes de la capitale. De nombreux habitants de Forest, Saint-Gilles ou encore Ixelles n’avaient pas encore intégré le nouveau calendrier et avaient déposé leurs poubelles selon l’ancien horaire de collecte. Des collectes de rattrapage pour ramasser les ordures qui jonchaient certaines rues avaient été réalisées: « Mais pas toutes, car si on laisse les poubelles, les riverains comprennent qu’ils se sont trompés », indique Bruxelles-Propreté.

« C’est le jour et la nuit »

Et il semblerait que cela ait fonctionné. S’il est encore trop tôt pour évaluer la mise en œuvre de la réforme à la deuxième semaine d'application, Bruxelles-Propreté remarque déjà une nette amélioration ce lundi : « C’est le jour et la nuit », réagit son porte-parole, Adel Lassouli. « Cette semaine, la situation s’est sensiblement améliorée. Les Bruxellois se sont informés et sont maintenant au courant du nouveau calendrier ».

Au total, et à côté du format papier, pas moins de 120.000 calendriers ont été téléchargés sur le site internet de Bruxelles-Propreté. « On se doutait bien qu’il faudrait du temps, et ce qui s’est passé la semaine dernière ne nous a pas surpris outre mesure. Certaines personnes ne sont pas contentes car tout changement est source d’embarras, on le comprend. On se montre très compréhensif, car ce n’est pas évident de changer les réflexes du jour au lendemain ».

« Les gens semblent avoir compris le message »

Cette réforme est imposée par l’obligation européenne de trier les déchets organiques, une obligation qui « nécessite de nouveaux fonctionnements » : « Ce que je note, c’est que de plus en plus de Bruxellois ont adhéré. Les sacs orange sont aussi très demandés par les supermarchés, et les hommes sur le terrain voient de plus en plus de sacs orange sur les voiries. Les gens semblent avoir compris le message et ont envie d’adopter de nouveaux réflexes », se réjouit Adel Lassouli.  En outre, une campagne de sensibilisation a été menée et 50.000 autocollants ont été distribués aux communes : « Ceux-ci sont collés sur les sacs qui ne sont pas sortis à la bonne date pour attirer l’attention des riverains ».

La réforme sera évaluée une première fois dans quelques semaines, et une seconde fois dans quelques mois, a déclaré le ministre bruxellois de la Propreté publique, Alain Maron (Ecolo).